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Demande bien compréhensible de nos hôtes après l'agitation de la grande ville : « Et si tu nous emmenais à la campagne ? »
Voilà qui était tout à fait dans mes cordes car j'adore le milieu rural (souvent découvert à vélo) près de Cuernavaca, et c'est, à quelques kilomètres de la capitale de Morelos, une vraie bouffée d'oxygène.
Nous voilà donc parti pour Buenavista del Monte, un petit village très calme se trouvant au delà des montagnes boisées qui dominent le nord de la cité de l'éternel printemps.
Après avoir traversé le village de Tlatempa, on redescend à l'altitude de 1900 mètres ce qui explique qu'il fasse assez chaud à Buenavista del Monte, un vrai bout du monde car à la route goudronnée ou cimentée succèdent, au bas des rues tracées au cordeau, rien que des chemins de terre permettant d'accéder aux champs, en contrebas.
Forte d'un millier d' habitants, cette petite communauté souriante appartient à la municipalité de Cuernavaca, à la limite de l'état de Mexico, mais elle possède son existence propre et tous les équipements nécessaires à la vie quotienne : de nombreuses épiceries que complète le moulin à maïs produisant la pâte à tortillas, les bureaux administratifs qui gèrent les espaces communaux, une bibliothèque publique, un centre de santé et vaccination, deux écoles, et bien sûr une jolie église en briques, fort bien fleurie, doublée d'un vaste lieu de culte en plein air protégé des ardeurs du soleil par une ample toiture. La promenade parmi un habitat modeste, fort dispersé, est très plaisante, les gens souriants mais réservés disent bonjour de bon cœur, et autour de chaque maison, les jardins recèlent fleurs, plantations diverses, volailles et aussi chiens, chevaux, vaches, moutons et cochons, mini-exploitations destinées à la consommation familiale. On peut donc presque vivre en autarcie à Buenavista del Monte, dont l'activité principale est la production d'avocats, fruits onctueux à propos desquels la modernisation des équipements, avec l'aide des pouvoirs publics, est en projet.
A remarquer enfin la présence, non loin de l'église, d'une jolie placette dont les bancs publics entourent un kiosque à musique sans lequel il ne serait pas de vrais villes ou villages mexicains
Après Buenavista del Monte, nous avons repris la route pour gagner le village de Mexicapa, aux tonalités montagnardes, qui se trouve au fond d'un vallon verdoyant, et a déjà été évoqué dans ces pages. Ambiance totalement différente, les ruisseaux et cascades donnant à cet autre bout du monde une atmosphère faisant songer... aux Alpes. Nous promenant dans la rue donnant accès à des maisons dispersées et aux deux écoles, nous sommes arrivés à la minuscule église en travaux ce qui fut l'occasion de bavarder avec les maçons-tailleurs de pierres. Ils étaient occupés à polir, dans un nuage de poussière, les moellons destiné à la restauration d'une des tours du sanctuaire, celle-ci s'étant effondrée à l'issue de malfaçons, expliquèrent-ils.
Sur ce chemin peu fréquenté, une dame âgée nous demanda si nous n'étions pas en route pour Chalma : peut-être empruntions-nous, sans le savoir, l'un des raccourcis qui permettent de gagner par des voies pédestres le fameux pélerinage au christ noir, non loin de Malinalco...
Mais notre objectif était une halte gastronomique, au pays des truites, ce qui sera l'objet d'un prochain article.
Balade dans Buenavista del Monte