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Ayant demandé – en espagnol - au bar de l'hôtel le prix d'une bouteille d'eau, l'on me répondit en anglais. Alors je fis semblant de ne pas comprendre et précisai, en castillan toujours, que je n'entends que la langue de Cervantes et celle de Molière, mais rien de celle de Shakespeare bien que ce ne soit pas tout à fait vrai. Plein de bonne volonté, le garçon me répondit alors en mexicain, ouf (!) mais alors je m'éloignais, il me lança un vibrant « goodbye ! ». Incorrigible !
Un peu auparavant, alors que je m'adressais, toujours dans la langue locale à un commerçant, il s'étonna carrément de m'entendre parler dans son idiome. Et me le dit. ¡ Hablas español!!! Un étranger parlant espagnol, quelle bizarrerie ! Mais il en s'en montra ravi car à Puerto Vallarta tout touriste est considéré comme un États-Unien (en parler local Estadounidense) ou comme un Canadien ; en effet, les représentants de ces deux pays constituent l'immense majorité des visiteurs et même, grosso modo, vingt pour cent de la population permanente. J'ai cependant la faiblesse de penser que les voyageurs français, malgré leur modeste apport économique, bénéficient d'une cote d'amour particulière, ce qui nous est très agréable.
Une fois établie leur origine, les Français ont, je l'ai plusieurs fois remarqué, parfois droit à des marques de sympathie, à des poignées de main de la part du personnel de service, à d'amicales tapes à l'épaule, voire à de petites faveurs car les Mexicains sont particulièrement sensibles à l'effort accompli par ceux qui disent quelques mots dans leur langue, ce que les Yankees sont loin de tous concéder, considérant que leur jargon issu de l'anglais constitue un genre d'esperanto, que leur vocabulaire est universel.
Cette tendance à se considérer en pays conquis connait des exceptions puisque j'ai observé dans le bus une charmante dame plutôt blonde qui laissait gentiment sa place à une vieille mexicaine se déplaçant difficilement, puis à un caballero âgé fort chenu. Courtoisie non vraiment coutumière chez certains géants mâcheurs de chewing-gum.Mais peut-être cette dame, après tout, ne faisait-elle pas partie des gros bataillons venus de chez l'oncle Sam...qui s'illustrent lors du spring break...
Auquel cas, moi aussi, je serais tombé dans le piège du faciès...
Encore une anecdote. Commandant l'autre soir à l'hôtel-restaurant deux dernières tequilas pour passer un moment d'intimité face à l'océan seulement éclairé par les étoiles, je n'ai pas pu obtenir la note : Tu donnes ce que tu veux, m'a dit le serveur dans un grand sourire. Je lui ai offert un petit billet et un quart d'heure après, il revenait de lui-même vers nous, pour nous "régaler" – comme on dit ici - d'un demi gobelet, gobelet en plastique, de l'emblématique liqueur d'agave, en nous précisant que c'était de la meilleure, et même de la Don Julio.
C'est aussi cela, le Mexique !