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Coup de gueule ! Il faut vraiment être fana de vélo pour pratiquer la petite reine au Mexique et c'est pour ça qu'il y a assez si peu d'adeptes par rapport au nombre d'habitants. Je fais donc partie des passionnés puisque je n'ai pas encore abandonné. Et que je persévère. On sait l'amour proche de la haine, c'est pourquoi j'ose dire ici que j'ai détesté, tout en la savourant beaucoup, ma sortie cycliste de l'autre matin, vers la petite ville de Tepoztlan, trajet nécessitant d'utiliser un itinéraire plein d'embûches. Vous allez me demander pourquoi. Et je vous répondrai que c'est pour bien des raisons.
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- D'abord parce que l'état de la plupart des chaussées est épouvantable. Se succèdent les trous, les bosses, les nids de poule, les gendarmes couchés dit topes, les irrégularités, les rainures perpendiculaires, les écarts entre les dalles bétonnées fort rugueuses, ou cassées, les bouts de macadam qui manquent, les grilles d'évacuation d'eau où l'on risque de coincer ses roues, sans compter les pavés disjoints et les plaques d'égout absentes. Tout cela vous défonce le fondement qu'heureusement j'ai consciencieusement tanné comme un vieux cuir ! Et oblige à posséder une bécane solide comme un 4x4 ! Véhicules tous terrains aux roues énormes qu'affectionnent les Mexicains en ayant les moyens financiers, c'est pour les motorisés le seul moyen de se moquer de l'état des rues. Pour un cycliste, la vigilance est de tous les instants
- Ensuite parce qu'il est difficile de trouver un itinéraire calme, bien des voies qui l'étaient ayant été privatisées. En conséquence les artères qui restent disponibles sont surchargées, ce qui ne facilite pas, à près de 2000 mètres d'altitude, le fonctionnement des poumons. Si encore il n'y avait qu'un excès de trafic... Mais de surcroît tous les Mexicains, aussi sympas soient-ils, ne sont pas des modèles en matière de conduite, c'est une litote. Heureusement qu'ils sont souriants et conciliants, ce qui facilite les rapports, mais ne m'empêche pas de pester en français, ce qui me protège des conflits verbaux, tonnerre de Brest et mille millions de mille sabords! Cependant, ce sont les transports en commun, bus urbains, voire taxis, qui représentent de véritables horreurs pour les cyclistes : frôlés et collés, les deux-roues se voient infliger d'incroyables queues de poisson, n'importe où car pour déposer les passagers, ils n'y a que rarement des lieux d'arrêt fixes et les chauffeurs stoppent à la demande : à vélo on a intérêt à se montrer vigilant à chaque instant, et à se méfier de ces manœuvres aussi brutales qu'imprévisibles.
- Troisième raison de mon mécontentement, l'indiscipline des soiffards qui le soir brisent leurs bouteilles sur la chaussée. J'ai horreur de rouler dans du verre pilé, craignant pour mes pneus qui heureusement sont épais et résistants.
L'image que je donne aujourd'hui de Cuernavaca est pour moi inhabituelle et cet aspect peu séduisant ne m'empêche pas d'aimer cette ville aux mille ressources.
L'enfer du sud, c'est un peu comme l'enfer du nord, le fameux Paris-Roubaix : bien des cyclistes le maudissent mais les spécialistes de la discipline en raffolent.
Et encore n'ai-je pas parlé des côtes cuernavacenses qui nécessitent de sacrés jarrets. Mais ces difficultés-là, ces rampes à 10 ou 20%, je ne les boude pas, bien au contraire, car elles représentent la cerise sur le gateau, notamment à Cuernavaca cité toute en pentes qui m'offre au moins un avantage matutinal, celui de l'éternel printemps.
Avant la démonstration en photos,un peu d'humour : les archives du net sont un vrai trésor et j'aime bien le commentaire, le comble c'est que ces vélos possèdent des roues voilées ! On remarquera que quand je publie une copie d'écran, je cite les sources.