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Le vélo est vraiment un excellent moyen de découvrir une ville car il permet de passer partout là où ne s'engagerait pas une voiture, là où un piéton ne prendrait pas forcément le temps, là où certains n'oseraient peut-être pas se risquer à quatre roues. Ce n'est pas l'ami Jean-Claude qui me démentira après une balade dans les quartiers authentiques de la cité morelense, lieux méconnus où vivent les « vrais gens » et où les touristes ne mettent pas les pieds. Et comme Cuernavaca est une ville parcourue de ravins (barrancas) où les ruelles et les escaliers forment un incroyable dédale, nous en avons donc découvert les profondeurs à VTT, en des lieux où il nous parut normal d'échanger un bonjour avec toutes les personnes rencontrées, ce qui ne se fait pas « en ville ». Nous étions comme au village... Et comme c'était le petit matin du Jour de l'An, nous avons même croisé de joyeux drilles qui à 8 heures continuaient à mélanger le whisky - oui, pas la tequila - et le coca tandis que d'autres habitants sortaient déjà leurs étals, installaient leur petits restaurants de rue, leurs plantes fleuries et leurs poteries, se préparaient donc à recevoir les chalands du coin. Comme il nous fallut bien, aussi, utiliser des artères principales, nous avons constaté qu'après le réveillon les Cuernavacenses font la grasse matinée puis qu'il n'y avait pratiquement pas de trafic en centre ville. La ville rendue aux rares cyclistes... A l'instar de bien des régions au monde, certainement. Bonne occasion d'utiliser des itinéraires inédits, voire des sens interdits désertés, pour passer dans les profondeurs d'Alta Vista, de San Anton, au pied du pont de l'Independencia, avant de gagner la barranca Amanalco, parfaitement aménagée pour les gens du coin, les amoureux qui y gravent leurs noms enlacés dans la grotte bénite, et même les touristes.
Voici donc quelques images saisies en passant, dans le respect des habitants dont ces ruelles, ces impasses et ces gradins, sont le domaine quasi intime et qui pourtant n'ont pas semblé être étonnés ni dérangés par ces drôles de visiteurs chenus, casqués et en short qui montaient en danseuse leurs raidillons à la chaussée plus ou moins raboteuse.
Un mot encore sur ces barrancas qui, si elles sont riches d'humanité quand elles sont habitées, demeurent aussi de précieux milieux naturels à la flore et la faune typiques aimant tant l'ombre permanente que l'humidité. Si loin de l'image d’Épinal des cactus.Elles représentes les profondeurs de Cuernavaca qui se trouvent dans les quartiers excentrés comme au fond des ravins, les premiers étant parfois tout en bas des seconds...
Façade d'une poterie et chinelos (personnages traditionnels de carnaval) à San Anton dont l'accès à la cascade était encore fermé