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Après des sujets très divers, j'ouvre la rubrique « pratique » aujourd'hui, car mon petit journal se veut généraliste, démontrant ici qu'il y a un rapport entre le plombier et le vélociste. La preuve ? Je viens d'être confronté à une petite fuite de chasse d'eau, une nappe se formant, goutte à goutte, sous le réservoir surplombant la cuvette des « baños » . Après un examen approfondi, je constatai que la fuite venait d'une vis de fixation dudit réservoir dont le joint était devenu perméable. Incapable de tout démonter moi-même, et peu enclin à avoir recours à un plombier, le dernier m'ayant surtaxé, je décidai de jouer les MacGyver, vous savez le héros télévisé du couteau suisse et de la débrouillardise.
Et pour ce faire, il suffisait de faire fonctionner la partie la plus opérationnelle de mon cerveau, celle spécialisée dans la bicyclette. Or, que fait un cycliste en cas de crevaison ? Soit il dépose la roue en se noircissant les mains à la chaîne, puis il s'escrime à démonter le pneu et à remettre dedans le tuyau de caoutchouc ce qui n'est jamais facile avec une chambre à air neuve, ni avec la vieille dont la rustine pourrait se décoller, triste perspective. Soit armé de sa bombe anticrevaison, il regonfle et repart, guilleret, en sifflotant.
Face au problème de la chasse d'eau, j'ai donc fait chauffer mes neurones et estimé que la fuite, non interne comme cela arrive, mais allant de l'intérieur vers l'extérieur, ne devait être que de très petite dimension et donc pouvoir se colmater comme une chambre à air de vélo.
Il fallait donc calfater avec un produit se trouvant à portée de la main, et non susceptible d'être nuisible ou de faire des dégâts. Un produit dont les petites particules, entraînées par l'eau, boucheraient le fameux trou. Me tournant vers la cuisine, j'ai d'abord songé à l'eau de cuisson du riz, mais trouvant cela encore trop compliqué, j'ai pensé à mélanger, sans faire de grumeaux, une cuillère de farine ordinaire à un demi verre d'eau, sachant que lors de la préparation de pâtisseries, ce produit est particulièrement collant. C'est d'ailleurs en le cuisant qu'on peut obtenir de la colle de pâte.
Mon verre d'eau farinée, je l'ai versé doucement dans le réservoir (plein) de la chasse d'eau, en veillant à ce qu'il se répande bien sur le fond, et notamment à l'endroit du joint poreux. Très franchement, je n'y croyais pas trop. J'ai aussi vidé le récipient-témoin chargé de recueillir le produit de la fuite, l'ai séché, et j'ai attendu la suite.
Au bout d'un quart d'heure, aucune nouvelle goutte n'était apparue, deux heures plus tard le récipient était encore vide, le lendemain, ça restait sec, et ça tient maintenant depuis une semaine, je viens de le vérifier. Je pense que le truc marcherait aussi pour une faible fuite de siphon d'évier, mais pour un problème d'arrivée d'eau sous pression, la farine, même sous forme de tortilla mexicaine, ne serait pas opérationnelle.
Toujours est-il qu'avec cette trouvaille, je puis tenter d'aller au concours Lépine, à condition que nul ne me grille la politesse grâce à … une fuite.
Aïe, mais c'est trop tard, puisque l'invention se trouve publiée sur ce blog...
P.S. : Je précise qu'il vaut mieux quand même changer une chambre à air de vélo qu'utiliser une bombe. C'est plus durable. Par contre, pour ce qui concerne la chasse d'eau, si le goutte à goutte réapparaît, je pourrais toujours renouveler l'opération.
Illustration : merci au site coloriage.mobi