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Mea culpa, il me faut bien l'avouer : le respect du Code de la route n'est pas, chez beaucoup de cyclistes, un point fort, ce que vient de démontrer le journal de 20 heures de France 2 qui a testé le comportement des deux-roues, sous le titre « Les fous du guidon » avant de mettre en évidence que le Conseil national de la sécurité routière recommande de hausser le ton à l'encontre des contrevenants.
Oui c'est vrai, il me faut admettre qu'un certain nombre de cyclistes, dont je suis, commettent à vélo des infractions auxquelles ils ne se risqueraient pas en voiture, ce qui est évidemment à l'origine d'accidents plus ou moins graves. Confiants dans une certaine impunité, les amoureux de la petite reine grillent les feux rouges, ne respectent pas les trottoirs, prennent les sens interdits et ne s'arrêtent pas aux panneaux stop, sachant qu'ils n'y perdront pas le permis de conduire leur auto et que de la part de la police, ils bénéficieront même d'une certaine tolérance.
BONNES EXCUSES
Ce comportement peut s'expliquer d'une certaine manière. D'abord, aux feux tricolores, comme à un stop, le cycliste dispose d'une visibilité telle qu'elle lui permet de redémarrer très vite en l'absence de danger apparent. A tel point que dans certaines villes, comme à Lille, les cyclistes ont été autorisés à passer au feu rouge à certains carrefours. Les sens interdits sont bien tentants à vélo, et là aussi, existe parfois une certaine tolérance affichée par panneaux, que les intéressés ont ensuite tendance à généraliser.
Quant à rouler sur le trottoir, ce peut, en l'absence de piste cyclable, être meilleur pour la sécurité du cycliste, et aussi le seul moyen d'échapper aux embouteillages et aux gaz d'échappement car rien n'est plus désagréable que d'être bloqué à l'arrière d'un bus ou d'un camion.
Les cyclistes ont donc de bonnes excuses, ce qui ne signifie pas qu'ils aient totalement raison de se comporter ainsi. De toutes manières, ils vont très vite devoir rentrer dans le rang car après la prise de position du Conseil national de la sécurité routière les sanctions risquent d'être généralisées et systématiquement appliquées, même minorées, pour remettre les deux-roues dans le droit chemin. Il y a quelques temps à Autun un gendarme m'avait fait remarquer que je venais de ne pas respecter un feu rouge, admonestation sans verbalisation alors qu'il aurait sans doute sanctionné un automobiliste commettant la même faute, lequel aurait vu son permis amputé de quelques points.
Privilèges que les cyclistes, après en avoir abusé, vont sans doute perdre. Ce qui les fera certainement râler, et mettre en avant un argument plus ou moins contestable : que contrairement aux automobilistes, les fous du guidon risquent davantage leur propre vie que celle des autres. Mais c'est vrai aussi pour le non port de la ceinture de sécurité dont l'absence de bouclage coûte fort cher.
L'information développée par le journal Le Monde indique qu'est envisagée l'introduction d'amendes spéciales, moins importantes, adaptées à la circulation à bicyclette.
Au Mexique, où les deux-roues doivent se montrer particulièrement vigilants, vues les conditions de circulation, la police ne semble pas trop encline à la sévérité à leur encontre. Mais dans ce pays aussi les choses pourraient bien évoluer...
Photos ci-après : France 2 a observé pendant quelques heures le comportement des cyclistes