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Il y a quatre ans, le 09/12/2014, à pareille époque donc, j'avais évoqué la reine, au Mexique, des décorations de Noël : vous aurez reconnu la fleur de Noche Buena, ou Nochebuena (j'ai trouvé sur le net les deux orthographes). La publication d'un article complet de La Jornada, intéressant quotidien du Mexique, m'a donné l'envie d'y revenir car ce journal vient de titrer : La Cuetlaxochitl : un cadeau du Mexique au Monde.
Parfois, avec des centaines de pots, on en dresse d'étonnants arbres de Noël
Dans cet article à lire je trouve qu'à l'origine les peuples du Mexique en faisaient des pigments pour teindre le coton, et que cette plante était à l'origine de maints remèdes. Elle était offerte au dieu de la Terre, Tonanzin.
Les Aztèques l'appelaient Cuetlaxochitl : c'était le sang du sacrifice que les indigènes offraient au Soleil pour retrouver leurs forces.
Plus tard, au 17e siècle, la Nochebuena apparut pour la première fois aux fêtes de la Nativité à Taxco, dans le sud du Mexique. Récoltée par les Franciscains, elle servait d'ornement sur le parcours des processions et au 19e siècle fit partie des ornements des églises européennes en période de Noël.
Considérée en effet comme symbole mondial de Noël, elle sortit du Mexique sous l'impulsion de l'ambassadeur des USA Poinsett ce qui la fit connaître sous le nom de poinsettia au début du 19e.
Le 8 décembre au Mexique est le jour national de la Noche Buena
Vous trouverez ci-après mon ancien article sur ce végétal aux remarquables bractées sommitales. Alors, avec un peu d'avance, Joyeux Noël !
Photo : la variété naine n'est pas la moins jolie
Au Mexique, la plante typique de Noël n'est pas le sapin, dit arbre de la nativité (árbol de Navidad), bien que la mode en grandisse, mais la flor de la Noche Buena, une euphorbiacée remarquable par ses feuilles rouges, plus exactement ses bractées sommitales à la nuance désormais variable, car on en remarque de différentes teintes. On la trouve actuellement, parfaitement épanouie, sur tous les marchés et dans tous les grands magasins, et les prix de cette décoration incontournable pendant l'Avent restent raisonnables.
Originaire du Mexique (et du Guatemala), elle fut importée à Philadelphie par l'ambassadeur Poinsett premier diplomate américain en poste dans ce pays, d'où son nom de "poinsettia". Aujourd'hui la Noche Buena se rencontre un peu partout à l'époque des fêtes
En fouinant sur le net, j'ai trouvé un tas de légendes se rapportant à la Noche Buena, trouvant particulièrement joli le conte aztèque d'une coloration due au sang s'égouttant du cœur d'une déesse antique décédée d'un chagrin d'amour ainsi que le narra joliment, il y a quelques années, le site lepetitjournal.com. Ce média précisait que le poinsettia, qui fournissait sa teinture rouge aux Amérindiens, fut ensuite récupéré par les franciscains (que les conquistadors avaient amenés dans leur bagages) pour symboliser l'étoile de Bethléem et le sang du Christ sur la croix... D'où l'appellation d'étoile de Noël.
Puisse cette « star » des fêtes nous guider en cette fin d'année troublée, car la sève de cette plante décorative a également été utilisée comme médecine traditionnelle contre la fièvre. Mais on lit aussi dans la bibliothèque digitale des médecines traditionnelles du Mexique que la Noche Buena est utilisée pour favoriser la sécrétion du lait, contrôler les saignements vaginaux, jouer un rôle contraceptif, soigner les maladies de peau et les verrues, ainsi que la toux, les maux de gorge, les oreillons... Et j'en passe. Une vraie panacée !
Photo ci-dessous : la reine du marché aux fleurs, sur la grand-place (zocalo) de Cuernavaca.
