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Alors que d'aucuns se félicitent d'appartenir à la presse « nationale », je suis par contre un vieux journaliste « LOCALIER », ayant toujours travaillé régionalement, et j'en suis fier. Tout simplement car rien n'est plus (ou n'était plus) concret que ce travail au contact du terrain, et quand sur la même affaire, j'étais confronté à des « parachutés » de journaux nationaux, je percevais le décalage entre la connaissance du milieu et une vision plus distante des choses. Cela dit sans ostracisme à l'égard des estimés confrères...
Vous constaterez d'ailleurs que ce blog possède souvent un caractère local !
Ce préambule pour dire que je continue à donner beaucoup de sens à la presse locale. Quand je suis en Bourgogne, j'achète régulièrement le Journal de Saône-et-Loire, et si je n'y trouve pas que des qualités, il n'empêche que j'en apprécie la bonne intégration des journalistes et correspondants, dans les petites villes comme au fond de la campagne morvandelle. Il est donc naturel qu'au Mexique, je me procure régulièrement (version papier et parfois numérique) La Unión de Morelos ou encore le Diario de Morelos - quotidien de Morelos - et que j'y trouve des information locales particulièrement significatives au plan humain.
Por exemplo. C'est ainsi qu'à l'occasion du jour international des personnes handicapées, le Diario met en évidence les conséquences des accidents de la circulation et fait sa une avec le problème auquel les personnes en fauteuil roulant sont confrontées à chaque instant à Cuernavaca* , celui des obstacles physiques qui aggravent leur condition, d'où l'expression d'un souci d'une meilleure intégration des handicapés dans notre société. A noter du reste que dans les mots, les Mexicains se montrent très respectueux puisqu'ils ne disent pas « les handicapés » mais « les personnes avec un handicap ». Ce thème est ensuite largement repris dans les pages intérieures avec de surcroît la mise en évidence que chez les jeunes, les accidents de la route constituent la principale cause d'incapacité.
Il faut dire qu'ici certaines attitudes font frémir. Par exemple, je vois souvent, le matin, des parents conduire les enfants à l'école à moto ou à scooter, et la plupart du temps, les gosses ravis d'aider papa ou maman à tenir le guidon, ne sont même pas équipés d'un casque alors que les conditions de circulation sont souvent assez mauvaises : embouteillages où se faufilent les deux-roues et chaussées fort dégradées.
Conditions mauvaises aussi pour les personnes en fauteuil, car si les municipalités ont aménagé souvent des descentes de trottoirs, par contre, *les mêmes trottoirs sont souvent rendus impraticables par les racines des arbres et pire par les aménagements de sorties de garages privés qui constituent autant de marches infranchissables.
Ce n' était qu'un exemple de l'usage de la presse locale pour mieux comprendre la vie au quotidien en une zone géographique donnée. Et là se trouve sans doute le secret de la survie des journaux couvrant avec une information abondante un petit territoire : généralement ils se portent un peu mieux que ceux de la presse nationale, particulièrement confrontée à la concurrence de la télévision et de l'Internet...