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Édito : De la grève des médecins à la bonne gestion économique du pays

Vues du Mexique, les grèves médicales qui s'annoncent en France laissent rêveur, car en terre aztèque, dans ce domaine, l'atmosphère semble toute différente.

Laissent rêveur comme m'avait rendu un peu sceptique l'attitude des pilotes d'avion qui malgré de très gros salaires n'ont pas hésité à mettre leur compagnie (Air France) en péril. Et compliqué la vie à bien des voyageurs.

Laissent rêveur comme la manifestation dans la rue des notaires - et autres libéraux - auxquels on n'est pas encore près de mettre une pièce dans la sébile.

Mais revenons aux médecins. La grogne des urgentistes me semble plus justifiée que celle de leurs confrères de ville puisque rétribués de manière peu mirobolante, ils doivent faire face au dramatique engorgement de leurs services aussi indispensables que surchargés. En grève, ils travailleront quand même, et les médecins généralistes - et spécialistes - ne leur faciliteront pas la tâche. En effet nos bons docteurs de famille, en fermant leurs cabinets, contribueront inévitablement à un embouteillage hospitalier, ou des services de substitution, compliquant encore la tâche de ceux qui resteront - aux urgences - le dernier recours des malades.

Nos toubibs ont certainement de bonnes raisons de faire grève, je ne prétends pas le contraire, mais leur revendications sont-elles assez justifiées pour qu'ils bloquent le système, d'où de possibles répercutions graves sur la santé de la population ?

Protestant contre les menaces touchant leurs prérogatives, les généralistes souhaitent une augmentation de plus de 8% de leurs revenus et surtout ne veulent pas entendre parler du tiers payant qui rendrait pourtant bien service à leur clientèle paupérisée. Y pensent-ils ? Tiers payant possible puisque j'ai connu à Boulogne-sur-Mer un dentiste qui pratiquait volontairement le tiers payant pour rendre service à ses patients.

En période de vaches grasses ces exigences pourraient être justifiées. En période de vaches maigres, quand il faut absolument limiter les déficits nationaux, est-il bien raisonnable d'exiger ce que bien des Français modestes ne peuvent absolument pas obtenir ? Alors que l'on fait, largement, partie de la catégorie des privilégiés... Le grand problème actuel, c'est que chacun continue à vouloir tirer la couverture à soi alors que la couverture en question ressemble de plus en plus à une peau de chagrin.

Or, l'édredon des médecins n'est quand même pas trop élimé, excusez du peu !

Comme salaire moyen mensuel net, alors que les notaires gagnent 13 000 euros et les plombiers 1829 euros, c'est le Quotidien du Médecin qui le dit, les pharmaciens touchent 7671 euros, les médecins généralistes 5666, les dentistes 6912, les spécialistes 7186. Et une infirmière dans les 2000 euros. Salaire moyen signifiant que les toubibs ayant peu de clients touchent moins, mais ne sont pas vraiment surmenés, et que ceux dont le cabinet déborde gagnent parfois beaucoup plus mais risquent le burn-out.

Moins de 6000 euros par mois, cela peu paraître insuffisant après de longues études, mais il est une question restant à poser : ces 2 euros supplémentaires par consultation, qui va les payer, sinon une Sécurité sociale en total déficit, ce qui aboutira à aggraver le déséquilibre des finances publiques ?

En période de crise, chacun doit savoir se montrer solidaire, et éviter par des attitudes égoïstes, de transformer les difficultés actuelles en une véritable faillite - la France est au bord de celle-ci - dont nous ressortirions tous affaiblis.

Car en matière sociale, chaque crise grave nous fait perdre un peu de cette croissance nécessaire à l'emploi, domaine sur lequel nous jugeons ensuite nos gouvernants qui aimeraient bien qu'on cesse de leur mettre des bâtons dans les roues, pour ensuite les mieux fustiger pour absence de résultats !

C'est quand même paradoxal, non ?

J'ai emprunté l'illustration ci-après (merci!) au Quotidien du Médecin : j'ai de bonnes sources, non ? L'article date du 23/07/2014

Édito : De la grève des médecins à la bonne gestion économique du pays
Édito : De la grève des médecins à la bonne gestion économique du pays
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Tag(s) : #Edito, #Vie quotidienne
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