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Allo ? Ici c'est jeudi... Vous êtes bien vendredi ?

Pardonnez-moi si j'élucubre aujourd'hui, tu élucubres, il élucubre... C'est de circonstance après le réveillon, et aussi de saison. Je ne vous parlerai pas ici des calages horaires que les personnes en activité se voient imposer, ou doivent organiser, pour établir le programme rationnel de leur précieux instants. Et que les gens inactifs choisissent parfois précisément pour rythmer leurs temps libres et les « passer » du mieux possible. Mais j'évoquerai le décalage horaire, lequel ne se limite pas à la difficulté d'adaptation physique et mentale, succédant à un long voyage en avion, provoquant un déréglage de l'horloge interne ou biologique.

Décalage qui n'existait pas autrefois quand on mettait plusieurs semaines, à cheval, pour se rendre de Paris à Rome où tous les chemins conduisent, c'est bien connu... Décalage qui surprend quand traversant l'Atlantique, on ne voit plus le soleil s'abaisser sur l'horizon et qui à minuit passé à notre montre, continue d'illuminer la cabine et le dessus des nuages.

Après avoir été vécu comme un passage, comme une transition nécessitant un temps d'adaptation, le décalage devient permanent. Certes, on a dépassé le cap des difficultés biologiques en ce qui concerne le rythme du sommeil ou des repas, mais on reste en rupture avec le reste du Monde, et notamment avec la région de résidence que l'on a quittée quelques semaines ou mois auparavant. Les personnes qui professionnellement se trouvent toujours entre deux aéroports s'y habituent plus ou moins. Cependant, pour le commun des mortels, en cette époque de Noël, période d'échanges et de vœux, de déplacements et de vacances, il n'est pas toujours facile de rester en phase avec la famille ou les amis.

Alors, je trouve une aide précieuse sur un site internet ayant pour base une horloge mondiale interactive dont l'écran représente une planisphère. Je passe ma souris sur Mexico où il est 6 h 26 tandis que dans le même pays, à Mexicali, il n'est que 4 h 27, oui une minute s'est écoulée pendant que je tapais sur mon clavier, les yeux rivés plus sur l'écran que sur le cadran. Alors que j'attends le lever du jour pour enfourcher mon vélo, les Parisiens pour lesquels il est 13 h 30 s'apprêtent à passer à table, en famille, en ce jour de Noël tandis que pour mes amis français de Floride il est déjà 7 h 31 à moins qu'ils n'aient décidé de passer les fêtes de fin d'année à Honolulu, où il est 2 h 32 du matin bien que la ville soit également aux USA, curieusement dans le même fuseau que la française Papeete mais pas dans celui de la plus voisine île Christmas!

Ces décalages horaires ne facilitent pas les choses car, quand je téléphonerai en France à ma maman pour la nouvelle année, il me faudra penser qu'elle basculera dans 2015 exactement sept heures plus tôt que moi : pas question donc de lui téléphoner, comme cela se fait dans l'Hexagone, à 23 h le 31, car je risquerais de la sortir du lit à 6 h le 1er, alors qu'elle n'a pas encore tout à fait émergé des bras de Morphée. De même que nul ne s'avise de me téléphoner, de France, à 9 h, le jour de mon anniversaire, car mon réveil affichant à ce moment là 2 h, je risque de me montrer... de fort mauvaise hum... heure !

Il est certain qu'au moment où les Mexicains mettaient le petit Jésus dans la Crèche abritée de palmes, aux 12 coups de minuit, les Russes déblayaient, un peu après le lever du jour, la neige de leur trottoir, vers 9 h, dans le matin blême de leur hiver glacial.

Autant de décalages auxquels on a du mal à s'habituer, et dans les calculs desquels on se perd aisément. Au point que, pour trouver l'heure en France, il m'arrive de soustraire 7 h à l'heure mexicaine, plutôt que de les ajouter. Non zut, c'est l'inverse... Mais si... c'est bien ça... Mince, je ne sais plus...

Pero, pardon, mais, but, ai-je perdu la boule ? Les écarts horaires ordonnés par la course du Soleil ne sont pas les plus graves.

Il y a surtout les décalages dans la pensée qui créent une éternelle discordance entre les humains, divergences génératrices de conflit, et là, dans ce domaine, il nous faudrait bien remettre nos pendules... à l'heure universelle ! Mais ce n'est pas le propos du jour qui se lève ici alors qu'il vient de se coucher sur Karâchi !

Ainsi vous serez allés jusqu'au bout de ce texte pour découvrir que... "serez allés" est un indicatif futur antérieur ! Qui l'eut cru ? Étant lui un passé antérieur...

Allo ? Ici c'est jeudi... Vous êtes bien vendredi ?
Allo ? Ici c'est jeudi... Vous êtes bien vendredi ?
Tag(s) : #Humour, #Vie quotidienne, #Voyage
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