Ce jour, dans sa bonté, la nature m'offre un joyau. Une pure émeraude, échouée, si apeurée, dans mon bureau mexicain, que faisant le mort, elle rétracte ses six pattes.
Mais le vert bijou est vivant ; c'est une cétoine - coléoptère proche des hannetons, tout à fait inoffensif - généralement qualifiée de « dorée » en France. Ici, le vert soutenu est un peu moins métallique mais l'insecte semble un peu plus puissant que celui qui, dans l'Hexagone, affectionne particulièrement les roses.
Je prend la cétoine au creux de la main et cette chaleur - animale - la rassure. Elle ose s'étirer, prend appui de ses griffes sur ma peau, apprécie sans doute le rayonnement du soleil auquel je la soumets le temps de lui tirer le portrait, commence à s'animer et soudain ouvrant ses élytres, déploie ses ailes dissimulées sous la carapace et décolle aussi vite que le bourdon auquel elle ressemble un peu en vol.
Elle disparaît au delà de la clôture, vers les arbustes en fleurs où elle pourra se repaître. Mais elle me laisse comme un trésor inestimable.
Des cétoines émeraude j'en vois souvent passer, mais peu me font l'honneur d'une visite.