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A Cuernavaca les barrancas sont de profonds ravins abrupts traversant la ville, au fond desquels coulent les ruisseaux descendant de la montagne, culminant à plus de 3000 mètres. Certaines barrancas restent un milieu naturel vierge où grouille la vie, que fréquentent oiseaux, papillons et scorpions... D'autres sont construites et fort peuplées, mais généralement, à part des exceptions, vu la topographie difficile, ce sont des quartiers plutôt populaires où l'argent ne coule pas à flots, dont l'accès est plus ou moins aisé.
Voici une de ces barrancas, à l'horizon fermé par de hautes montagnes, photographiée du pont de l'Independencia que j'emprunte souvent. Le puente domine le ravin vertigineusement. C'est près du centre-ville, à deux pas du quartier San Anton Las Flores où non loin des marchés aux fleurs, chute une cascade de 40 mètres de haut.
La belle lumière du matin de la prise de vue avait mis en évidence les chatoyantes couleurs des maisons, couleurs qui changent le paysage, qui changent même la vie, qui la transfigurent et font oublier tout ce qui serait grisaille.
Il semble évident que les habitants, d'eux-mêmes, avec leur gaieté toute mexicaine, ont embelli spontanément leur habitat. On constate le même phénomène, dans les villages campagnards, quand les paroissiens repeignent leur église, ou la maison communale, de chromatismes très crus.
Mais cela me fait aussi penser à une opération municipale qui avait été conduite en Pas-de-Calais par la ville côtière de Le Portel (« Le » comme on dit là-bas et non « du »), une ville ouvrière dont les édiles socialistes avaient voulu embellir l'environnement d'une cité meurtrie par la guerre et reconstruite en béton vite sali, avec le mot d'ordre : « Le Portel ville colorée ». Partout des fresques avaient été créées et des murs peints, ce qui avait apporté une nouvelle joie de vivre, mais j'ai bien peur que l'opération n'ait pas connu de véritable pérennité.
En effet, je n'ai pas retrouvé sur Internet de trace de cette opération « ville colorée » sinon un ouvrage collectif qui avait été publié il y a je pense une trentaine d'années...
Toujours est-il que nous pouvons tirer leçon de ce type d'embellissement des villes ; quelques coups de pinceaux et rouleaux, et l'environnement peut sourire à nouveau !
(Pour mieux profiter de l'image, cliquer dessus...)
POUR MEMOIRE LE SALTO DE SAN ANTON DANS LA BARRANCA VOISINE, UNE DES CURIOSITES DE CUERNAVACA
