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Ce temps des morts est l'occasion d'une pause dans l'époque, d'une réflexion sur la durée, sur tout ce qui passe ou trépasse.
Il y a un an je créais ce blog - se substituant aux précédents - dont je vais faire aujourd'hui le rapide bilan. Je le dédiais à mon petit frère Stéphane qui devait décéder quelques jours après. Stéphane qui me manque et qui nous manque toujours, comme nous manquent en cette période du souvenir d'autres grands absents.
Bien sûr entre autres manifestations de la part de Stéphane, j'adorais sur l'Internet (puisque nous sommes ici sur la Toile) la fidélité, le charme, l'humour de ses commentaires, issus de son âme d'artiste. Il reste bien vivant dans mes, dans nos pensées.
Mon petit frère aurait apprécié le développement de ce petit journal qui en un an, ce sont les statistiques d'Over.blog.com qui le disent, a reçu la visite de 12648 visiteurs dits « uniques » ayant regardé 19035 pages. Les cent pages vues ont été largement dépassées chacun des derniers jours d'octobre. C'est à la fois peu et beaucoup, c'est l'occasion de dire des choses, d'en faire connaître d'autres, d'instaurer une certaine complicité avec les lecteurs qu'ils soient silencieux ou plus communicatifs, mais ce qui est sûr, c'est que ces contacts me sont précieux.
Merci donc aux fidèles qui laissent souvent quelques lignes de commentaire.
Mon Petit Journal s'est toujours voulu généraliste, ce que favorise sa double nationalité. Il parle de tout et de rien, de ce que j'aime le plus comme de ce que j'aime le moins, voire me révulse. Et quand j'observe les statistiques, je m'étonne toujours de remarquer quels sont les articles les plus lus.
En octobre, bien qu'elle ne soit pas récente, ma lecture des Fleurs du mal traduites en idiome mexicain et trouvées chez un bouquiniste de Cuernavaca l'emporte toujours largement devant mon sujet sur la tenue vestimentaire du cycliste, la migration France-Mexique occupant la troisième place. Quel contraste ! Quel éclectisme !
C'est pourquoi je vais récidiver avec la publication de quelques vers de La Flores del Mal de Charles Baudelaire, extraits de l'ouvrage du Grupo Editorial Tomo. La double publication du sonnet est à l'image de la double nationalité du blog !
CXXI - La Mort des Amants
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;
Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.
On constatera que la traduction est bien loin d'être littérale, ce qui fait son intérêt...