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La récompense au bout de la grimpette : c'est ce que j'avais proposé, au départ du quartier de Teopanzolco (site préhispanique à voir), à mon ami cycliste Jean-Claude qui est en train de découvrir Cuernavaca sur son nouveau VTT équipé comme le mien des braquets ad hoc. La balade amicale a présenté deux intérêts. Le premier de traverser des quartiers populaires très vivants et sympathiques, à l'heure où les enfants accompagnés de leurs parents prennent le chemin de l'école et arborent souvent de bien jolis et touchants uniformes.
Le second de parvenir en pleine nature, dans la forêt qui sépare Cuernavaca du village de Tres Marias, au Nord ; de quitter donc la grande ville.
L'itinéraire traverse Ahuatepec, l'un des « villages indigènes » de Cuernavaca depuis les temps immémoriaux, qui connaît une forte vie de quartier autour de sa charmante église pimpante. Après avoir traversé la route fédérale qui conduit de Cuernavaca à Tepoztlan, nous avons utilisé une rue résidentielle très tranquille, celle des Tres Cruces – côte à un bon 11% pendant 1,2 km - pour arriver, plein Nord, au chemin qui emprunte l'ancienne voie ferrée qui acheminait les voyageurs de la capitale de Morelos à celle des États-Unis mexicains. Mais comme Jean-Claude aime autant les grimpettes que moi, ce fut parfait.
De ce « ferrocarril », il ne subsiste que le ballast en pente douce et quelques vestiges pourrissant de traverses en bois. Bien que très praticable, le sentier s'enfonçant dans la forêt secoue pas mal le cycliste et un bon coup de rouleau compresseur, tassant les cailloux, le rendrait plus confortable... Avis aux autorités locales... Ce chemin voué à la rando permettrait toujours de gagner Mexico, faisant une large boucle au delà de l'autoroute, mais comme je n'en sais pas davantage, je ne me hasarderai pas à le conseiller... Nous sommes allés jusqu'à plus de 2000 mètres d'altitude. Cependant le plaisir était quand même au rendez-vous, grâce à la qualité de l'environnement : nombreux arbustes fleuris et très beaux arbres, notamment conifères et eucalyptus. Nous avons progressé tranquillement, sans voir grand monde, tout en papotant.
Au retour, nous n'avons pas repris la voie des Tres Cruces, mais descendu plus bas la piste du ferrocarril, ce qui permet de traverser des quartiers aérés, en pleine campagne, à 1800 mètres d'altitude avant d'arriver au quartier d'Ocotepec, voisin d'Ahuatepec. Belle vue sur toute l'agglo.
Ocotopec est une agglomération particulièrement vivante au plan commercial, tout le long de la route fédérale de Tepoztlan. C'est même un marché permanent où se rencontrent, outre les étals de primeurs, nombre d'ateliers de menuiserie et d'ébénisterie, proposant des meubles rustiques, et aussi des poteries aux prix attractifs.
Ocotepec possède aussi une belle église d'époque coloniale, et surtout un cimetière ravissant avec ses monuments multicolores et bien entretenus qui représentent souvent des églises miniatures. Un bel exemple « d'art funéraire populaire » dit le Guide vert de manière pertinente.
Le tout se trouve dans un véritable jardin tropical particulièrement fleuri en début novembre, mais ça, c'est la caractéristique majeure de Cuernavaca, ville étagée sur sa montagne.
Précision : d'aucuns, au Mexique, ne vous recommanderons pas de flâner en ces lieux isolés. Ils ont peut-être raison, principe de précaution, mais je n'y ai jamais rencontré de problèmes, alors pourquoi s'en priver ?
PS : Cet article est le 300e publié dans ce blog vieux d'à peine plus d'un an, c'est dire quel pisseur de copie je suis, c'est aussi l'occasion de vous recommander de feuilleter les archives du blog.