/image%2F0814297%2F20181114%2Fob_b9cb29_diego-rivera-jpgrrrrrrrrrrr.jpg)
Une balade à vélo au petit matin peut être une bonne source de réflexion, surtout quand le chemin du cycliste, sur les petites routes bourguignonnes, est successivement jalonné par le triste spectacle de deux beaux renards tués quelques heures auparavant par le pare-choc d'une voiture.
Le renard roux, carnassier de taille moyenne plutôt élégant est un animal nocturne et discret ce qui rend sa rencontre plus rare que celle d'autres espèces. Il paie un lourd tribut à la circulation automobile et c'est bien dommage dans la mesure où ce prédateur, trop facilement classé comme nuisible, possède un rôle écologique important. Notamment, il rend de grands services à l'agriculture, non seulement en régulant les populations de rongeurs surabondants mais en s'en prenant aux animaux blessés ou malades : ainsi il contribue à la sélection naturelle et à la limitation des épidémies.
Il faut savoir d'autre part qu'il n'y a pas vraiment à craindre de développement exponentiel de la population des renards puisqu'elle se régule d'elle-même en fonction de l'abondance ou de la pénurie de nourriture, d'où une limitation naturelle du nombre de ces petits chasseurs à quatre pattes dont le régime alimentaire est plus varié qu'on ne le croit puisqu'il inclut insectes, vers de terre, fruits tombés, voire contenu des poubelles. Un chasseur connaissant un parcours à grands risques puisque son espérance de vie ne dépasse pas trois ans dans la nature alors qu'elle atteint dix ans en captivité.
En Bourgogne j'ai également rencontré sur le bas-côté à plusieurs reprises des dépouilles de blaireaux, mustélidé plus imposant que le renard, peut-être encore plus discret, qui a également à jouer un rôle écologique important, et dont la circulation automobile est sans doute la principale cause de mortalité.
Circulation qui représente pour la nature un vrai fléau puisqu'elle décime pratiquement toutes les espèces, et notamment les grands mammifères, les batraciens et les rapaces nocturnes, ces derniers faisant tous partie des espèces protégées, sans oublier des millions d'insectes collés au pare-brise dont bien des variétés sont en cours d'éradication.
Face à ce massacre permanent et quasiment inévitable, auquel n'échappent pas les chiens et les chats domestiques, il convient de lever le pied la nuit, notamment lors de la traversée des zones forestières ou bocagères. Même ainsi il sera difficile d'épargner les noctuelles et moucherons, mais c'est un bon moyen d'éviter de voir l'avant de son automobile détruit par le choc avec un cerf ou un sanglier, un tel accident pouvant aussi provoquer entraîner des conséquences corporelles.
Pour conclure, un mot sur un ouvrage qui vient de paraître : « L'animal est une personne », de Franz-Olivier Giesbert, l'omniprésent FOG qui affiche aussi son végétarisme. Il y a certainement là matière à réflexion...
Dans la même matinée, les dépouilles de deux renards au bord de la route.
L'un des trois blaireaux tués par une voiture que j'ai pu observer depuis 2010 dans le Morvan