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Bien que la région de Lille soit fort urbanisée, que l'habitat et les activités s'y densifient, de superbes espaces de nature y ont été protégés et aménagés. C'est le cas notamment de la vallée de la Deûle, rivière canalisée à suivre de l'agglomération lilloise jusqu'à Deûlémont, commune de sa confluence avec la Lys, affluent de l'Escaut qui conduit jusqu'à Warneton en proche Belgique.
Un bien bel itinéraire car la coulée verte, qui dessert aussi des ports de plaisance (Wambrechies, Deûlémont), a été aménagée, hors trafic automobile, pour les piétons, les cyclistes et les cavaliers. Sur une bonne quinzaine de kilomètres, cette sente confortable constitue un havre de paix où l'atmosphère agricole l'emporte sur les activités industrielles. Alors que d'importants travaux de dragage sont entrepris pour améliorer le gabarit de la voie d'eau, le randonneur peut observer, par exemple, le bêlant cheptel d'un important élevage ovin.
RICHE AVIFAUNE
Cependant, cette coulée verte que je viens de parcourir à vélo, sur un sol stabilisé dont les petits gravillons sont plus favorables à un VTT qu'à un vélo de course, représente aussi un bon poste d'observation de l'avifaune. Non seulement celle des passereaux qu'abritent des ombrages plutôt denses, mais aussi d'oiseaux aquatiques plus spectaculaires. J'ai d'abord eu l’œil attiré, sur la rive gauche (alors que je pédalais sur la droite) par un important groupe d'oies semble-t-il sauvages posées dans l'herbe rase qu'elles apprécient. Un peu plus loin le plumage immaculé des cygnes contrastait avec les eaux sombres de la rivière, tandis que sur le bord, des canards de diverses espèces pataugeaient gaiement. La silhouette caractéristique d'un noir cormoran frôlait la surface, tandis qu'un de ses congénères - oiseau plongeur - sur un ponton se séchait, ailes en croix. Quant aux nombreux foulques, que survolaient les mouettes venues de la Flandre maritime, ils étaient fort reconnaissables à leur blanc écusson frontal contrastant avec leur plumage noir et les distinguant de la plus petite poule d'eau. Si le héron de la fable manque à cette énumération, il est paraît-il bien présent aux abords de la Deûle.
Repartant vers l'amont, après avoir pris le petit déjeuner en Belgique, on peut du reste, toujours en longeant la Deûle, aller à la découverte de la citadelle Vauban de Lille. Ce magnifique monument historique est également entouré de vastes espaces boisés et humides où la faune et la flore sont reines.
Cela dit si la qualité des eaux de la Deûle a été améliorée, si la vie y revient et si des pêcheurs se plaisent à taquiner le poisson, il ne serait toujours pas recommandé de consommer le produit de sa pêche. La Deûle recèle aussi de nombreuses moules zébrées, considérées comme étant une espèce invasive. Ce mollusque susceptible de contenir des toxines n'est pas consommé par l'homme, mais selon Wikipédia, le rat musqué s'en régale quand en hiver son estomac crie famine.