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Photo : Voyageur ou migrateur, le pigeon est sédentarisé par les bonnes miettes du restaurant
Quand on revient pour la énième fois dans un pays lointain, aussi fabuleux soit-il, on n'éprouve plus le même dépaysement, ni le même émerveillement. Le plaisir est différent. Il s'apparente à celui du retour chez soi, que je ressens deux fois par an, une fois en reposant le pied en France, une autre fois en débarquant au Mexique, tels les oiseaux migrateurs riches de deux patries, tels les papillons monarques qui se déplacent du Mexique au Canada, en plusieurs générations mystérieuses.
Certes retrouver de la terrasse le spectacle matinal du Popocatepetl, volcan fameux, fumant sa première cigarette, est incomparable. Certes redécouvrir quand c'est l'automne en France, les fleurs magnifiques du printemps dans l'état de Morelos apporte de quoi s'extasier. Certes vivre, dans quelques jours, une Toussaint (Dia de los muertos) joyeuse et bigarrée ne peut que transporter en un ailleurs.
Mais quand j'ai enfourché mon vélo pour faire le tour de la ville immense et fort pentue, car elle est bâtie sur le flanc de la montagne, je n'ai rencontré que des lieux familiers, et des scènes de rue auxquelles je suis attaché telle l'installation de ces petits restaurants de trottoir qui captent une nombreuse clientèle locale à l'heure du petit déjeuner. Et aussi de ces marchands de tamales dont fume la marmite.
Plaisir aussi de retrouver un peu plus tard le restaurant-bar Los Arcos situé près du Palais du Gouvernement en plein cœur de Cuernacaca qui est devenu notre « cantine » et où sur la terrasse, à l'ombrage des grands ficus, nous savourons à la fois l'atmosphère et les saveurs mexicaines. Je ne me lasse ni de sa cuisine simple mais typique, ni de son service aimable et empressé pour des tarifs plus doux que les sauces du chef qui utilise les chiles (piments) sans pingrerie !
Ainsi retrouve-t-on à midi les escalopes panées et la cecina de Yecapixtla (viande boucanée) accompagnées de légumes, de guacamole, de frijoles (haricots) et de pommes de terre à la française... tandis que les chanteurs guitaristes distillent une agréable ambiance musicale, plutôt romantique.
Il y a cependant ici une chose qui ne me dépayse pas : c'est l'omniprésence des pigeons guettant la moindre miette et qui envahissent avec la même effronterie la terrasse de Los Arcos que notre toit bourguignon. S'y ajoutent les multiples pies, qui de la cité de l'éternel printemps aux parasols de la côte du Pacifique, font montre de la même gourmande insolence ! Rien ne les effarouche et tout les incite à jacasser de telle façon qu'on a l'impression d'être interpellé !
A mes aimables commentateurs : que pensez-vous de cette présentation où le texte et les images alternent ?