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Dans les profondeurs de mon ordinateur - qui subit actuellement les nombreuses coupures d'Internet de la terre aztèque - il y a heureusement un trésor non dépendant de la connexion sur le Web, un trésor constitué de multiples perles, un trésor que j'ai été le premier à acquérir et télécharger sur le site de mon ami Stéphane Godin. Ce trésor, vous l'aurez compris, est un livre numérique, le second ouvrage d'un auteur attachant qui plutôt que d'écrire un roman, s'est plu, en fonction de son humeur et de son humour, à consigner des « aphorismes et autres bêtises », à composer des poèmes, à rédiger des nouvelles, voire à entonner les chants étonnants de Diabolos. Et ensuite à entrelacer tout cela.
Cet ouvrage, que je n'ai pas imprimé sur papier, mais qu'on peut se procurer sous cette forme, j'ai d'abord entrepris de le lire en commençant par le début, comme il se doit.
Cependant, je me suis rendu compte que l'ordinateur ne favorisait pas la lecture au long cours. Pour moi, cette approche d'un livre a besoin d'un canapé confortable, d'un bon oreiller au lit, d'une chaise longue transatlantique, voire d'un siège de chemin de fer, bien que ce soit un pis-aller, pour passer le temps.
Donc je ne me voyais pas lire d'une traite, sur écran, les quelque trois cents pages parues sous le titre « Le Psy et autres textes » et j'ai choisi, à mon bureau, d'y butiner, ici et là, comme un papillon, au fil de mes envies. Bien m'en pris car de cette manière, mulot qui me sourit en main, je me régale aujourd'hui.
BALADE DANS UN BEL OUVRAGE
Aidé par le sommaire, je suis d'abord allé voir la nouvelle-titre, « Le Psy » qui délicieusement raconte comment un psychologue au bord de l'abîme va finalement être soigné par ses patients. Puis je suis allé goûter aux aphorismes et autres bêtises de la page 73 dont je vous livre le N° 514 qui est d'excellente veine : « Chaud cet ébat de soi » et le N° 516 si bien trouvé : « Un nouveau-nez grâce au chirurgien esthétique ». Enfin j'ai savouré ce délicieux poème d'amour dit « Cornichons » où le galant fait mijoter, comme concombres nains, les beaux yeux de sa belle dans son amour acide... Capable d'humour caustique, Stéphane Godin n'assaisonne cependant pas tout à la fraîche vinaigrette comme en témoignent d'autres vers, torrides ceux-là, décrivant de « Madame » les chairs en chaleur et les jeux polissons. Tout un programme !
A naviguer ainsi dans le livre de Stéphane Godin, je n'arrive plus à m'en arracher. Forcément, ma souris est tombée sur une autre série d'aphorismes, me régalant du N° 426 qui m'apprend que « Le poème champêtre était composé de vers de terre ». De solides racines donc m'incitant à revenir aux « Chants de Diabolos » que j'avais eu le bonheur d'apprécier bien avant leur édition. C'est un texte au souffle immense dans lequel j'aime à me plonger et qui constitue un superbe monologue que je verrai bien mis en scène et interprété sur les planches d'un théâtre, car c'est ainsi qu'il conquerrait toute sa puissance d'évocation.
Tu vois, cher lecteur, j'ai encore écrit sur Stéphane Godin sans avoir encore tout lu de lui. C'est parce que je me réserve d'autres plaisirs subtils à me promener dans son jardin fantastique, chaque jour que Dieu fait et que Diabolos envenime pour mon délicieux malheur !
L'automne en Belgique pour illustrer le poème "Feuilles d'automne" qui prévoit aussi le sort final de toutes ces pages Internet
P.S. : Ce matin je suis retourné picorer dans le bouquin de Stéphane et j'ai trouvé un poème magnifique, "Feuilles d'automne", que j'ai relu trois fois au moins car il évoque le monde éphémère de l'écrivain. Quel beau texte voué aussi, hélas, à être emporté par d'obscurs zéphyrs !
Le livre est disponible en version papier ou numérique en allant sur le site : http://stephane-godin.fr/
Voir aussi l'interview de Stéphane sur ce blog : http://monpetitjournaldicietdailleurs.over-blog.com/2014/09/le-second-livre-de-stephane-godin-le-psy-offre-un-voyage-d-un-monde-a-l-autre.html