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Pour se payer une bonne balade cycliste sur sentier, il n'est pas nécessaire d'être équipé d'un VTT haut de gamme. Sauf si on veut réaliser quelque exploit. Pour le reste, mon VTC, vélo tout chemin, de gamme très moyenne, suffit amplement pour arpenter avec un petit braquet la forêt de la Planoise qui domine la ville d'Autun, en S.&L. et qui contrairement à ce que sa dénomination suggère, n'est pas si plane que cela. Certains sentiers, destinés aux adeptes du tout terrain, sont plutôt abrupts (et balisés), mais je choisis généralement des routes forestières, plus ou moins empierrées, où à défaut d'être confortable la randonnée ne présente pas de difficultés majeures, l'essentiel étant pour moi de me trouver en pleine nature.

PARFUM D'HUMUS

Ce matin je me suis donc plu à faire le tour du Meurger Blanc, une éminence se trouvant un peu plus bas que la Coiffe du Diable, dans une sylve profonde où en plus d'une heure sur sentier (sans compter l'approche sur route goudronnée) je n'ai pas rencontré âme qui vive. Et j'ai respiré là une atmosphère enivrante, plutôt fraîche, sentant bon les feuillages qui commencent à jaunir et l'humus qui fermente dans l'humidité des brumes tenaces.

Les adeptes des pistes le savent bien, plus le sol présente d'embûches et plus le plaisir est grand. Dans la forêt de la Planoise, en plus de la forte pente au départ, il convient de supporter les secousses provoquées par les gros cailloux déchaussés, qui meurtrissent les poignets et le postérieur, pourtant endurcis. Mais en compensation, il y a la plénitude des grands bois dont le randonneur s'emplit, l'excitation d'un hululement lancé par quelque rapace nocturne allant se coucher, le froissement dans les feuilles et les brindilles par quelque sanglier poursuivant sa glandée, mais dont je ne verrai rien de la lourde silhouette.

MYSTERES FORESTIERS

Cailloux, point de choux, genoux couronnés si je chute, hibou ou l'un de ses cousins, poux prenant la forme de tiques heureusement jamais rencontrées, la forêt révèle ses mystères et ses itinéraires au fil des balades. Mais c'est bien sûr, c'est par là qu'il faut passer pour gagner directement la route du Pont de Fer. Ici subsistent les vestiges d'un parcours sportif aménagé où je n'ai jamais rencontré d'adeptes de la gymnastique. Ailleurs le cheminement sauvage « tombe » sur la voie rapide...

Aïe, ma roue avant vient de cogner sur un petit moellon qui à plus grande vitesse l'aurait voilée. Inspection faite, pas de bobo, j'en reviens donc aux questions pratiques. N'étant pas superstitieux, je ne crains pas de révéler que sur ces sentes (si ombragées qu'il est difficile d'y faire des photos le matin, au 8e de seconde,) je n'ai jamais crevé une chambre à air. Deux raisons à cela : d'abord je suis équipé de gros pneus assez solides, ensuite la géologie de cette région m'apprend qu'elle est exclusivement granitique, et que les cailloux arrondis se désagrégeant en sable sont donc bien moins coupants que les éclats de silex provenant de la craie de ma région d'origine, le Nord-Pas-de-Calais. Ah ! les vaches silex du plateau d'Artois...ou de la forêt de Crécy, dans la Somme...

FORET LIBRE SERVICE

Ce matin, je m'étais muni de mon bidon contenant de l'eau sucrée. La course n'était pas assez longue pour exiger le viatique d'un casse-croûte. Cependant la forêt offre des possibilité de restauration. Les mûres noires achèvent leur saison, les châtaignes abondantes et les faines – graines du hêtre – jonchent le sol à l'instar des glands que je préfère laisser aux cochons sauvages. Les écureuils (j'en vois quelquefois) ont déjà raflé les noisettes et je ne me suis pas encore intéressé aux pignes des pins.

Et puis, dans un tel environnement, les satisfactions sont si grandes qu'on n'a pas toujours besoin de nourritures terrestres.

Ce sera ma conclusion en revenant à la monture utilisée avec une citation de Musset :

« Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ? »

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Obstacle dans la forêt de la Planoise, il fallut descendre de vélo

Obstacle dans la forêt de la Planoise, il fallut descendre de vélo

Le raidillon ombragé menant d'Autun à Couhard (fameuse pyramide)

Le raidillon ombragé menant d'Autun à Couhard (fameuse pyramide)

Tag(s) : #MA RUBRIQUE DU VELO, #Randonnée, #Nature
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