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« De ce jour je décrétais que la littérature était un monde pourri » a écrit Amélie Nothomb dans « Le Sabotage amoureux » en 1993 et donc à ses débuts.
On sait quelle carrière s'ensuivit, grand succès dans un univers décomposé qui sert toujours de substrat à des fleurs point toujours fanées. Ils doivent y trouver quelque satisfaction ces écrivains qui émergent d'un milieu parfois décrié, ces romanciers que s'arrachent des dizaines de milliers de lecteurs et une poignée de tout puissants éditeurs aux aguets de quelques juteux prix littéraires, attentifs aux critiques d'une escouade de médias en recherche d'audience.
Mais au fait, est-ce là l'essentiel du monde des lettres ? L'affirmer serait assez réducteur. C'est comme si on limitait le monde du vélo aux professionnels du Tour de France en oubliant les millions d'adeptes qui se vouent aux courses de villages, aux brevets de cyclotourisme, aux voyages au long cours ou encore aux balades familiales sur les voies vertes...
En matière de littérature, du moins d'écriture, je pense que le talent n'est pas l'apanage du succès, même si le succès provient souvent du talent... quand ce n'est pas d'une notoriété initiale.
Je pense que les auteurs passionnés, dont la vie trouve sa respiration à travers les travaux de plume les plus désintéressés, sont toujours plus nombreux : phénomène sans doute favorisé par la vulgarisation d'un minimum de culture, et par les possibilités de diffusion offertes par l'Internet. Il faut en effet reconnaître que si l'on écrit à l'origine pour soi, c'est aussi à la destination d'un minimum de lecteurs.
Je prendrai l'exemple de sites (à visiter) comme WeLoveWords ou Ipagination où des auteurs de tous styles publient généreusement et régulièrement des œuvres souvent courtes. Parfois ils en attendent fébrilement quelques commentaires, synonymes de reconnaissance, qui constituent l'essentiel de... leurs droits d'auteurs, récompense non pécuniaire donc.
En la matière, je crois moins à un réseau social comme Facebook dont bien des membres se contentent de servir de relais à la production d'autrui.
Par contre le monde des blogueurs représente aujourd'hui des centaines de millions de pages souvent écrites avec passion même si toutes n'échappent pas à la contrefaçon et au copier-coller. Elles portent sur les sujets les plus variés et si les auteurs de blogs ne se targuent pas tous, loin de là, de littérature, on découvre grâce à ce moyen d'expression d'authentiques pépites et un éclectisme extraordinaire.
Sans oublier que la fréquentation des blogs les plus modestes est loin d'être négligeable. Un blogueur moyen, dès qu'il commence à être référencé, reçoit plusieurs dizaines de visiteurs « uniques » par jour ; confirmé, il compte parfois ses visiteurs en centaines par jour, en milliers tous les mois, un succès qui n'équivaut pas aux ventes de G. Musso, M. Levy ou K.Pancol mais que pourraient envier bien des auteurs d'ouvrages imprimés publiant en auto-édition ou à compte d'auteur, qui courent les salons du livre pour vendre trois ou quatre exemplaires, et qui, quel que soit leur talent, restent parfois avec un stock fort onéreux sur les bras.
Une réflexion qui ne doit pas décourager de tenter la grande aventure de l'édition papier. Elle est incomparable, et c'est pourquoi j'ai voulu, paradoxalement, la comparer...
En commentaires, n'hésitez pas à partager votre expérience en matière de publications, qu'elles soient virtuelles ou non, en espérant que cet article soit bien référencé par les moteurs de recherche...
Ces deux sites publient les œuvres de centaines d'auteurs, dans les genres les plus variés. Un moyen de se confronter à autrui, de se faire des relations, et un tremplin appréciable.