/image%2F0814297%2F20181114%2Fob_b9cb29_diego-rivera-jpgrrrrrrrrrrr.jpg)
Où l'on parle de braquets, de Boulonnais, de Morvan et de murs septentrionaux : côtes à vélo... N'hésitez pas, en commentaires, à partager vos expériences de grimpeurs
Les cyclistes ont ce point commun avec les pêcheurs à la ligne. Quand ils racontent leurs exploits, les carpes et les brochets, les côtes et le vent de face, prennent des proportions démesurées. Je ne connais pas grand chose à la faune des rivières du Pas-de-Calais, sinon que certaines, à truites, sont favorables à l'art de la mouche, mais je n'ignore rien des grimpettes qui permettent de passer de la creuse boutonnière géographique du Boulonnais au plateau crayeux d'Artois - truffé de silex - en passant par la cuesta, longue frange souvent boisée qui sépare le bocage des vaches laitières de l'openfield consacré aux grandes cultures de blé, de betterave, de maïs.
Grosso modo, on passe ainsi de moins de 50 mètres à plus de 200 mètres d'altitude.
Ces rampes à lacets, comme en montagne, je les ai franchies à maintes reprises, pendant des dizaines d'années, et leur répétition me donnait du fil à retordre, qu'il s'agisse de la « Blanque » Jument ou de l'Eperche près de Samer, des montées de Camiers, de Dannes, sans oublier le Haut-Pichot, le Cran d'Escalles ou pire le mur d'Ecault. A tel point qu'avec Jean-Claude Danel et les Amis du Vélo Capellois nous avions créé, en Boulonnais, un « brevet de montagne » qui cumulait 1500 mètres de dénivelée positive, un vrai col par petits tronçons, sur une centaine de kilomètres, et croyez moi, l'épreuve « pédalistique » était particulièrement casse-pattes.
Tout récemment, de retour dans ce Boulonnais qui m'a tant inspiré, j'ai retrouvé avec bonheur (malgré la pluie) quelques itinéraires cyclistes avec l'ami Chriss dans le secteur bocager de Desvres où les hauteurs s'offrent de beaux panoramas : des vues aériennes à admirer sur les parcelles toujours entourées de haies vives, qui constituent la forêt linéaire.
LA BONNE MESURE ?
Les côtes de Saint-Martin-Choquel, de L'Eperche, de Bournonville-Brunembert ont fait notre bonheur, mais je n'ai pas retrouvé, en mesurant ensuite les altitudes sur Google Earth, les pourcentages indiqués sur la carte Michelin que j'utilisais à l'époque, et qu'on trouve même maintenant sur la toile. Mais qu'il s'agisse de 10 % sur Internet ou de 14 % sur le dépliant du fameux Bibendum*, qu'importe !
Il convient néanmoins d'utiliser un braquet identique pour se balader sur la Côte d'Opale, sur les hauteurs de mon Morvan d'adoption ou dans les Cévennes, bien que, c'est évident, les côtes soient beaucoup plus longues dans les vieilles montagnes granitiques françaises qui frisent ou dépassent allègrement le seuil des 1000 mètres.
Alors, et contrairement à ce que je suggérais en préambule, si un congénère cycliste galéjant vous raconte un beau jour qu'il a grimpé, en France septentrionale, célèbre aussi pour ses « monts de Flandre » un col comparable au fameux mont Ventoux, croyez-le même si la partie vraiment raide de la muraille nordiste ne dépassait pas un kilomètre de longueur, contre une bonne vingtaine pour le géant provençal!
* Par exemple, alors que Michelin donne 13% pour la côte de l'Eperche entre Samer et Doudeauville, mes mesures sur Google earth ne dépassent pas 10%, ce qui demande déjà du souffle.
* Dans la région d'Autun, Michelin indique 20 % pour la dernière rampe de la montée de la Croix de la Libération ce qui me paraît également optimiste par rapport aux 13 ou 14% que j'évalue en ce lieu.
De la Croix de la Libération à Autun
Du Mont Pelé (plus de 200 mètres d'altitude) à Desvres (P.D.C.)
Raidillon dans la cuesta boulonnaise près de Desvres, du côté du mont Hulin
Bocage non loin de La Calique-Campagnette
13% près de Samer, 20 % près d'Autun, Via Michelin donne des chiffres plus élevés que mes calculs sur Google Earth, mais l'essentiel, c'est le ressenti dans les jambes