Lever les yeux au ciel et y trouver l'enfer
Dans ce tympan d'Autun issu du fond des âges
Pour édifier le peuple en ce livre d'images
Ou pour mieux opprimer la pensée sous les fers ?
C'est, malgré mon admiration au plan artistique ce que symbolisent pour moi certains monuments religieux, notamment au Mexique où à l'arrivée des conquistadors destructeurs des civilisations amérindiennes, le goupillon suivait de près le sabre pour mieux asservir les populations.
De la même manière, en Europe, le pouvoir religieux n'était pas que spirituel, et il s'appuyait sur la terreur qu'engendrait la perspective d'une damnation éternelle.
Il reste qu'à l'occasion d'un voyage en Bourgogne, détailler les sculptures du tympan de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, avant de s'intéresser, à l'intérieur, aux étonnants chapiteaux sculptés, reste incontournable.
Œuvre signée par le sculpteur Gislebertus, le tympan est une des plus belles parures de l'édifice du 12e siècle. Anecdote curieuse : il avait été trouvé de mauvais goût par le clergé qui le fit recouvrir de plâtre, ce qui le sauvegarda ensuite du vandalisme révolutionnaire !
Pour le découvrir virtuellement, on pourra suivre le lien ci-après, occasion de remarquer d'abord que le christ central se trouve dans une mandorle, en forme d'amande, portée par le vol des anges. Le divin personnage, impassible, contraste avec l'expressivité des autres figures. Il est entouré à sa droite par les élus accueillis au paradis, à sa gauche par l'enfer à la porte duquel les âmes sont pesées, sombre menace qui devait provoquer la crainte des fidèles, bien que Gislebertus, privilégiant le thème de la résurrection des morts, en ait fait selon certains avis, une représentation optimiste... Il n'empêche que la femme luxurieuse se fait dévorer les seins... par un serpent !
Voir ici pour en savoir davantage : http://cathedrale.autun-art-et-histoire.fr/manieres-de-voir/toucher-le-tympan.html