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Bien qu'elle ne fasse pas partie des grandes destinations touristiques, il faudrait écrire un livre sur la ville de Cuautla. D'ailleurs c'est déjà fait. Illustré de photos qui sont aussi des documents historiques, l'ouvrage est disponible au musée local d'une ville de 175 000 habitants au cœur d'une agglomération de 400 000 âmes que nous avions à peine vue lors d'un récent circuit touristique qui avait omis de...nous montrer le « centro », comme quoi rien ne vaut de voyager en indépendant, en suivant son instinct.
Or, c'est là, autour du Zócalo, que bat le cœur de cette cité aussi chaude que chaleureuse. Le terminal des autobus se trouve à deux pas de ce lieu vivant : il y a juste à emprunter une galerie fourmillante de petits commerces et nous voici immédiatement à l'église Santiago Apostol et à l'ex-couvent Santo-Domingo qui date du 16e siècle, mais n'est pas spécialement aménagé pour la visite. On se promène tout simplement dans un vaste cloître, ombre bienfaitrice, desservant différents locaux paroissiaux toujours animés.
Quant au sanctuaire lui-même, il est joliment décoré selon la couleur locale, et les statues commençaient à s'habiller de violet en prévision de la Semaine sainte. Au sortir du lieu de culte, la canicule vient nous écraser sur la grand-place où les Mexicains prennent le frais. Il est vrai qu'ils ont choisi de s'asseoir sous les arbres, d'épais ficus qui fournissent une ombre épaisse. Mais en touristes consciencieux, nous nous dirigeons vers le petit musée dit la Casa de Morelos, car l'indépendantiste y demeura, et dont le patio est fort agréable ; il est ombragé, notamment par un énorme manguier alourdi par des centaines de fruits.
UNE MAISON-MUSEE
Cette maison-musée, dite aussi de l'est – oriente - de Morelos, contient de nombreux objets ayant appartenu aux héros de la nation dont elle raconte l'histoire, et aussi des photos qui sont de précieux documents sur deux personnages qui firent l'histoire du Mexique à 100 ans d'intervale : José Maria Morelos y Pavon, héros de l'Indépendance mexicaine, au début du 19e siècle, Emiliano Zapata, révolutionnaire qui un siècle après œuvra à la réforme agraire pour restituer la terre aux petits paysans, et fut assassiné tout près de Cuautla, d'où la création d'une « route Zapata » que nous avons suivie il y a quelques semaines.
Il faut prendre le temps de flâner dans le centre de Cuautla dont une partie des itinéraires est réservée aux piétons, et au moins se rendre jusqu'à la placette où se trouve l'impressionnant monument consacré à Zapata, fraîchement fleuri. Dans la direction opposée, l'ancienne gare de chemin de fer (ferrocarril) aujourd'hui désaffectée, mais fort fréquentée, exprime combien le train fut ici un vecteur de progrès. Dommage qu'aujourd'hui au Mexique, tous les transports terrestres se fasse en autobus ou en voiture (et en métro à Mexico) : l'environnement, comme les routes et les boulevards, seraient bien soulagés par un usage plus développé du chemin de fer...
Mais là n'est pas notre sujet, même si notre autobus a mis beaucoup de temps à entrer, comme à sortir de l'agglomération. Aubaine pour les voyageurs se régalant, à travers les baies vitrées, du spectacle toujours renouvelé de la rue.
UNE CITE INDUSTRIELLE
Cuautla, seconde ville en importance de l'état de Morelos, possède dans son aire économique plusieurs industries, notamment celle du sucre de canne, de la farine et du verre. Nous sommes au cœur d'une région agricole bien irriguée par les cours d'eau provenant des hautes montagnes proches. On pense même qu'à l'époque holocène la région était recouverte de grand lacs dont les collines émergeaient, telles des îles, mais ce n'est qu'un lointain souvenir.
Après avoir bien flâné dans cette cité qui mérite d'être vue, nous sommes retournés à proximité du musée pour déjeuner dans une petite pizzeria ouvrant sa terrasse sur la place, faute d'avoir trouvé un restaurant plus touristique. Dans ce genre d'établissement, on peut facilement se faire servir une bière, plus difficilement un verre de vin, mais rien n'empêche de remplacer ce dernier par une tequila, spiritueux plus abondamment diffusé...
En conclusion, l'autobus est vraiment une bonne solution pour aller d'une ville mexicaine à l'autre, d'autant plus que généralement, la climatisation les rend fort hospitaliers. Alors ne nous privons pas de ce moyen de transport communautaire, donc écologique !