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Découverte : « Las Flores del Mal » chez un bouquiniste de Cuerna
Vous avouerai-je qu'il m'arrive souvent, lors de flâneries en ville, à Cuernavaca ou à Mexico, de fureter dans les étals de bouquinistes? Il y en a un, très souvent, parmi les éventaires d'artisans sur le Zócalo de la cité de l'éternel printemps. J'y fouine, bien que tous les ouvrages proposés soit écrits en langue espagnole, idiome que je pratique médiocrement, et que je lis de même : je ne me lancerai pas encore dans la lecture de l’œuvre de Gabriel Garcia Márquez, grand écrivain colombien qui vient de décéder à Mexico... Et cependant je farfouille, j'explore, je traque à la recherche de la perle rare, dans la perspective de dégoter un bouquin susceptible de me donner du bonheur.
Et soudain, l'autre jour, tel un rayon de lumière, une trouvaille m'a éclairé : un recueil d'un de mes poètes préférés, Charles Baudelaire, dont à une époque - il y a un demi siècle - j'apprenais pour le plaisir, par cœur, des poèmes entiers. Je me nourrissais ainsi, je tétais au sein de la littérature française...
Oui "C. Baudelaire" comme c'est marqué sur la couverture avec ce titre « Las Flores del Mal » Antologia, que je n'aurais pas à traduire pour mes lecteurs francophones, ce serait leur faire injure.
Je l'ai acheté tout de suite, 30 pesos, soit un peu moins de 2 euros. J'avais un peu de temps devant moi, je me suis attablé à une terrasse, et j'ai lu, la traduisant sans peine, les 4 pages de la biographie de l'auteur des Fleurs du Mal, puis quelques poèmes, dont « El Albatros », merveille qui est presque dans tous les esprits.
J'y reviendrai voulant d'abord préciser que l'ouvrage n'est pas une importation d'Europe, mais une production mexicaine datant de 2002, de TM, groupo editorial Tomo, la sélection et la traduction des poèmes étant signée Luis Rutiaga.
Revenons à L'Albatros. Je ne vais pas ici me lancer dans une étude littéraire et sémantique. Mais quand on connaît un texte quasiment pas cœur, et qu'on le lit dans une autre langue, on perçoit les différences quant à la littéralité, dues au fait que le traducteur a voulu, plutôt qu'une version toute à fait conforme, retrouver l'essentiel d'une versification rimée, en y apportant avec plus ou moins de bonheur, sa patte personnelle...
Ainsi, le dernier vers original de Baudelaire, le plus beau peut-être, est « Ses ailes de géant l'empêchent de marcher ».
Eh bien ! Si je traduis la traduction du traducteur, j'arrive à ceci : « Ses ailes (ou son aile) de géant ne lui servent à rien », la notion de marche disparaissant alors...
De plus le traducteur a rajouté des points d'exclamation qui n'existent pas dans le texte en français.
Je reproduis ci-après le poème de Baudelaire et sa traduction en mexicain, (Gallica site de la BNF, tout comme l'éditeur mexicain, m'accorderont bien le droit à citation) vous conseillant de connaître aussi de semblables découvertes. Détaillez, comparez, c'est tout à fait excitant !