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La ciudad d'Emiliano Zapata : hommage au caudillo del Sur

Aujourd'hui je vous emmène en balade, une balade pas comme les autres...

Même quand un lieu n'est pas spécialement touristique, cela vaut toujours le coup d'aller voir à quoi il ressemble.

C'est pourquoi je suis parti à vélo du sud de Cuernavaca, voiture laissée au parking du supermarché Méga, pour aller jusqu'à la petite cité d'Emiliano Zapata, situé à trois cents mètres d'altitude plus bas à l'ouest de Temixco.

Ces deux villes ont pour point commun de concentrer le développement économique et démographique de la capitale de l'Etat de Morelos (ainsi que leur voisine Jiutepec) qui pour cause de montagnes escarpées au nord, ne peut s'étendre qu'au sud.

Pour y parvenir, la route n'est pas très adaptée au cyclisme : beaucoup de circulation sur cette voie fédérale qui longe l'autoroute conduisant à Acalpulco. J'ai doublé, par la droite ou par la gauche, c'est selon, plus de mille de voitures embouteillées - je n'ai pas compté - ce qui démontre que quelquefois, le petite reine représente une bonne solution ; et en plus, jusqu'à Temixco, ça descendait tout le temps. La route a longtemps longé un profond ravin, souvent habité, au delà duquel s'étendaient des zones semi-désertiques.

Dans cette partie sud de Cuernavaca, traversée par plusieurs rivières, le climat est plus chaud et apparemment moins sain que sur les hauteurs boisées situés au nord et à l'ouest de la capitale.

Arrivée à une placette pittoresque de Temixco où se trouvent des locaux municipaux, j'ai tourné à gauche vers la localité d'Emiliano Zapata, c'est fléché, qui se niche entre des collines.

Route vallonnée donc puisqu'à deux reprises, je suis descendu vers une rivière avant de remonter sur un crête. Entre les deux cités, la campagne est fortement urbanisée. Après l'ancienne hacienda de Temixco, transformée en vaste parc aquatique - c'est la spécialité de la région que ces balnéarios - dont on aperçoit les hauts toboggans au dessus des ficus géants, se rencontrent successivement un important établissement de CFE, l'équivalent de l'EDF, CFE dont le slogan est « une entreprise de classe mondiale », puis un hôpital hautement spécialisée dans la pédiatrie, et enfin une importante « centrale de abasto » qui porte le nom de Zapata.

La central de abasto, c'est en fait un gigantesque centre d'approvisionnement alimentaire qui j'imagine doit nourrir des centaines de milliers de bouches, ce qui n'empêche pas l'existence, à l'entrée du centre ville d'Emiliano Zapata, d'un vaste mercado municipal honorant lui aussi le nom de Zapata, lequel marché couvert n'a pas dissuadé d'autres commerçants alimentaires de constituer un autre tianguis - marché - très vivant - ah ! Les beaux légumes - entre l'église San Francisco et un bâtiment municipal situé derrière une statue monumentale, mais non équestre, de l'inévitable Zapata. Le Mexique donne souvent l'image d'une nourriture qui abonde partout.

C'est à pied, poussant le VTT, que j'ai parcouru ce centre-ville très animé, à l'atmosphère très populaire, et bon enfant à la mexicaine. La modeste église ancienne dédiée à San Francisco serait trop petite pour accueillir tous les fidèles, et c'est pourquoi lui a été adjoint un immense amphithéâtre en plein air où se célèbrent les offices.

A quelques pas de là se trouve un Zócalo (place) bien mexicain avec son kiosque à musique, inévitable, son horloge monumentale, qui ne l'est pas moins, c'est quasiment un beffroi à la mexicaine, et sa maison commune, siège des édiles.

Il était agréable, en ces lieux jamais visités par des étrangers au pays, de respirer l'atmosphère du Mexique profond : une bonne bouffée même pour reprendre du souffle car j'avais maintenant 400 mètres de dénivellation à gravir, sous un soleil devenant dur, pour retrouver la voiture. Mais avant, je me suis arrêté à un petite épicerie pour acquérir du carburant, soda sucré et gâteau, occasion de bavarder avec le tenancier (âgé) de la boutique qui m'a prodigué des encouragements chaleureux...

Un mot encore sur cette petite « ciudad »

Les lieux étaient déjà habités à l'époque pré-hispanique car ici la terre est riche et l'eau très abondante en été, les hivers étant secs. Au sud de Cuernavaca, se cultivent tant la canne à sucre que le riz, les fleurs et le maïs, en fonction de l'irrigation possible et de l'altitude qui descend à moins de 900 mètres à Jojutla. Beaucoup de personnes venant d'autres états viennent s'installer ici, ce qui a permis à la cité d'Emiliano Zapata, de passer depuis 1995, de 49 000 à 70 000 habitants

Anciennement nommée Tzacualtipan, le village initial a d'abord été placé sous les vocables de San Francisco et de San Vicente. Mais en 1930 la loi mexicaine proscrivant l'usage de noms religieux, la ville fut renommée à la gloire du fameux caudillo del Sur, Emiliano Zapata Salazar , dont on retrouve partout l'effigie dans l'état de Morelos. Il naquit à une vingtaine de kilomètres de là, à San Miguel Anenecuilco. Cette gloire nationale est donc aussi un héros local.

Bâtiment municipal à Temixco.

Bâtiment municipal à Temixco.

Central de abasto, au nom de Zapata.

Central de abasto, au nom de Zapata.

Un amphithéâtre complète la petite église ancienne.

Un amphithéâtre complète la petite église ancienne.

Le Zocalo et son kiosque traditionnel

Le Zocalo et son kiosque traditionnel

Le marché très fréquenté.

Le marché très fréquenté.

Près de la ville, une vallée riante.

Près de la ville, une vallée riante.

Zapata : incontournable au Mexique.

Zapata : incontournable au Mexique.

Tag(s) : #Randonnée
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