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Avec les commerçants et artisans mexicains, que du bonheur !
Rien n'est plus simple qu'un petit bonheur. Il suffit de savoir en profiter. Que je vous raconte, donc !

L'histoire commence par un petit malheur. Qu'il suffit de relativiser. La voici en trois mots, ou un peu plus...En rentrant de balade, vendredi, avec la voiture, je me rends compte, à l'arrivée, que ça fume sous le capot. En fait des torrents de vapeur. Je coupe le contact, j'attends que ça refroidisse. Coup d’œil profane. Ouf! C'est n'est que le vase d'expansion. Il s'est carrément fendu en deux, ce n'est pas la grosse panne, mais la réparation est impérative.

LE PETIT GARAGE DU COIN

Je passe donc à vélo, le samedi matin, chez le garagiste du coin, que je connais car il m'a changé une bobine l'an passé sur la petite Chevrolet. C'est un tout petit garage à la mode mexicaine, comme il y a partout. Le décor est un vrai poème car il faut faire attention de ne pas marcher sur les pièces détachées de ce capharnaüm ; je ne sais même pas s'il y a une fosse car je vois les mécanos s'allonger sur de vieux cartons tachés de cambouis pour se glisser sous les voitures. Je m'attends à un rendez-vous la semaine suivante et à une opération dépannage, mais la réponse est rassurante : « Mais oui vous pouvez rouler ainsi quelques kilomètres, je vous attends ».

Je précise que le garagiste possède un tel accent local que je ne pige rien à ses réponses et explications. Alors, mon truc, c'est de multiplier les questions en espagnol, lui me comprend, et me répond par oui ou par non. Ainsi nous entendons-nous !

J'arrive au garage à 11 h. Il mesure l'étendue des dégâts, prend le téléphone, se renseigne sur le prix de la pièce fautive, et me dit que j'en aurai pour 80 pesos de vase d'expansion et 70 pesos de main d’œuvre, en tout 8 à 9 euros. Il me donne rendez-vous à 13 h pour récupérer la voiture. A comparer aux tarifs appliqués ailleurs...

Connaissant la précision mexicaine quant aux horaires, je me pointe au garage à seulement 13 h 30 : il fait si chaud que j'ai dû marcher doucement, et comme l'auto n'est pas prête j'ai bien fait de ne pas me presser. Il y en a encore pour une heure me dit le mécano. Pourquoi ? Parce qu'il y avait une autre pièce à changer, concernant le ventilateur, qui tournait mal, et c'est pourquoi le vase a pété sous l'effet de la pression ! Le reste de la technologie m'échappe, mais j'ai confiance. Je n'ai plus qu'à attendre, et pour tuer le temps, je vais flâner.

PASSER LE TEMPS CHEZ LA COIFFEUSE

Tiens ! Si j'allais me faire couper les cheveux ? Je connais une charmante coiffeuse, à deux pas de là. Son salon n'est pas luxueux, juste une sorte d'auvent ouvert sur la rue, avec quelques fauteuils et miroirs mais je ne suis pas snob. Et puis la coiffeuse est d'une expertise extrême dans le maniement des ciseaux. La tondeuse ne sert qu'à fignoler les poils du cou. Ici, dans ce salon d'esthétique, on peut aussi se faire embellir les ongles des doigts et orteils. Mais je m'arrête au système pileux... Le petit bonheur chez cette coiffeuse, c'est qu'on cause de tout. Je lui fais remarquer qu'il est étonnant que je comprenne si bien son espagnol alors que le propos d'autres Mexicains (par exemple les garagistes, mais je reste discret) me restent inintelligibles. La coiffeuse se lance alors dans de claires explications sur l'usage par une partie des habitants des différents idiomes et dialectes pré-hispaniques dans les états proches de Mexico. Par exemple, le seul nahuatl n'est pas parlé de la même manière dans l'état de Guerrero et dans celui de Puebla, et les gens associent souvent cet idiome avec un espagnol évoluant lui aussi avec le temps, ce qui donne un étrange sabir où l'étranger ne se retrouve pas. Ensuite nous évoquons les proches pyramides de la région, comparant les difficultés des chemins montagneux qui y mènent, généralement sous le cagnard, au dessus de Malinalco et de Tepoztlan.

UNE CERVEZA A L'OXXO

Délesté d'un billet de 50 pesos, ce qui est très raisonnable, je vais me réfugier dans la fraîcheur d'un magasin Oxxo tout proche. Non seulement on peut y trouver à manger et à boire, mais aussi payer sa facture d'électricité et recharger son téléphone. Des tables au frais permettent de déguster son soda et son sandwich. J'achète un magazine et une bière légère, et je m'installe, mais le patron vient me dire, très gentiment, qu'on ne peut pas consommer de boisson alcoolisée, même light, dans l'établissement. Il a l'air vraiment désolé. Cependant c'est la loi. J'acquiesce et je vais donc déguster ma cerveza sous un arbre, ce qui dans la rue est également interdit, mais peu importe, pas de policier en vue!

LES VRAIS GENS D'ICI

Et je redescend au garage. La voiture est enfin prête, elle tourne bien, ne fume plus, le professionnel est content d'avoir gagné en tout 380 pesos (25 euros) et moi je suis ravi, par ces contacts vrais, avec des vrais gens, au cœur du Mexique.

Plus tard, je vous parlerai des taxis. C'est parfois tout un poème...

Avec les commerçants et artisans mexicains, que du bonheur !
Tag(s) : #Vie quotidienne
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