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Petite chronique d'un bout de nature près de la grande ville (Cuernavaca)

Un blog, ce n'est pas forcément pour raconter des choses extraordinaires, ce peut aussi être le moyen d'exprimer sa propre perception des choses. Par exemple dans le domaine de la découverte. Ainsi, dans ce beau pays qu'est le Mexique, j'ai tendance à aller pas à pas, progressivement*.

Quelque chose m'attire ? Eh bien ! Je n'y vais pas directement. Mais à chaque balade, je pousse un peu plus loin. Et généralement cela me réussit, car je finis par gagner en audace.

Ce fut le cas dans ce vaste espace naturel, pas très loin de la maison, dénommé de façon plus ou moins pertinente le « desierto », c'est à dire le « désert » que mes lecteurs les plus familiers connaissent déjà. Il se trouve de l'autre côté de la Mine, une vaste carrière où opèrent de lourdes machines, où les minéraux sont extraites à ciel ouvert, tout près d'un quartier populaire plutôt sympathique qui s'étage dans la pente abrupte.

Desierto car il s'agit d'une espèce de croupe rocheuse, aride et érodée, qui se trouve entre deux barrancas (ravin) où coulent des ruisseaux, abondants seulement en période de pluie.

L'autre jour, il ne m'a fallu qu'une bonne demi-heure de marche pour gagner cet espace de vraie nature, complètement inhabité, desservi par nulle route carrossable, où poussent naturellement des succulentes du genre agave et figuier de Barbarie. Et aussi des arbres feuillus, dont des acacias je crois, résistant bien à la sécheresse.

Les deux ravins évoqués plus haut ne sont que les premières de bien d'autres gorges profondes et parallèles dans un espèce de plateau peu incliné se trouvant au pied des hautes montagnes couvertes de forêts. Ici, parmi les roches, paissent parfois des bovins aux longues cornes dont je n'ai pas envie de rencontrer les mâles... S'il est possible de croiser une automobile tous terrains, les cavaliers sont plus fréquents ; non, ils pratiquent pas une équitation bourgeoise, mais ils montent de petits chevaux rapides, accompagnés de plusieurs chiens en liberté, pour vaquer à leur occupations campagnardes. Cueillette, chasse, agriculture ? Je ne sais. Coiffés de leurs indispensables sombreros, ils semblent presque sortis d'un western. Ils répondent toujours gaiement au bonjour que je leur adresse.

Comme j'avais envie de descendre dans une barranca ou plutôt ici une vallée encaissée, et de remonter de l'autre côté, histoire d'approcher l'environnement d'un coteau encore plus sauvage que celui que je commence à bien connaître, j'ai enfin trouvé « le » chemin qui autorise cette découverte. Il s'enfonce dans le taillis et passe à gué le ruisseau dont ne subsistait qu'une flaque susceptible de servir d'abreuvoir car il était quasiment à sec. Je dus passer une clôture barbelée, facile à ouvrir, que j'ai refermée soigneusement (respect pour les éleveurs locaux), avant d'atteindre de vastes herbages brûlés par le soleil mais plutôt foisonnant. Quelques insectes vrombissaient. Des passereaux se poursuivaient dans les arbres en piaillant. Une libellule semblait avoir perdu son marais. Mais il n'y avait pas âme qui vive.

Je pris tout mon temps pour contempler un panorama fantastique dont la vedette était, comme toujours, la chaîne de hautes montagnes commençant avec les tres cumbres de Tres Marias, puis à droite l'Iztaccíhuatl ou Femme Blanche et enfin le Popocatepetl (Don Goyo) ces deux sommets paraissant bien enneigés à plus de 5000 mètres d'altitude. La cellule de mon appareil photo, trompée par la luminosité, n'a pas autorisé un cliché de bonne qualité, (je vous livre ce que j'ai pu en tirer) alors je me suis dépêché de rentrer, car le soleil devenait brûlant, et j'avais oublié mon chapeau, non sans avoir capturé quelques images de cette merveilleuse nature qui ne se livre qu'à qui sait la conquérir...

* J'ai parfois la même démarche en France bien que ne s'y posent pas, de manière aussi ardue, les problèmes de sécurités, bien que je n'en aie jamais rencontrés, dans les zones désertes. C'est pourquoi ici je prends le temps nécessaire avant de m'enfoncer dans l'inconnu...

Voilà la photo que j'ai pu prendre du Popo, et qui m'a demandé du boulot sur le logiciel de retouche...

Voilà la photo que j'ai pu prendre du Popo, et qui m'a demandé du boulot sur le logiciel de retouche...

Une végétation plutôt foisonnante de l'autre côté du ravin

Une végétation plutôt foisonnante de l'autre côté du ravin

Des paysages d'une infinie variété

Des paysages d'une infinie variété

Une succulente de type agave, dont on tire la tequila !

Une succulente de type agave, dont on tire la tequila !

Fleurs de janvier...

Fleurs de janvier...

Les cavaliers s'éloignent après un sonore buenos dias

Les cavaliers s'éloignent après un sonore buenos dias

Le ravin est marqué par une végétation bien plus luxuriante

Le ravin est marqué par une végétation bien plus luxuriante

Au delà des roches érodées, un quartier résidentiel, de l'autre côté de la barranca et au loin les  Tres Marias à plus de 3200 mètres d'altitude

Au delà des roches érodées, un quartier résidentiel, de l'autre côté de la barranca et au loin les Tres Marias à plus de 3200 mètres d'altitude

Le chemin descendant dans le ravin est parfois emprunté par les troupeaux

Le chemin descendant dans le ravin est parfois emprunté par les troupeaux

Tag(s) : #Randonnée
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