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Un vélo dans chaque port... dont Mons-en-Baroeul

Photo : à vélo près de la Citadelle

Je vais encore vous parler vélo, ce ne sera pas du domaine de l'exploit, mais l'histoire mérite d'être partagée.

Ce qui m'est arrivé, c'est que, après des randos cyclistes dans les montagnes mexicaines, je me suis retrouvé piéton en région lilloise, chez ma maman, dans une ville périphérique de la capitale des Flandres. De bons moments en perspective, auxquels il manquait quand même quelque chose au cycliste invétéré que je suis, et qui sans une bécane, se sent vite cul-de-jatte.

Car si j'ai un VTT au Mexique et deux bicyclettes en Bourgogne (VTC et vélo de route) je n'avais rien du tout à Mons-en-Baroeul, pas le moindre cadre à enfourcher, qu'il soit d'acier ou de titane. Que faire pour rester autonome sans s'emm... dans les transports en commun? Louer n'est ni pratique, ni économique. Acheter un vélo neuf un peu onéreux pour un engin qui ne servira que peu dans l'année. La solution, c'était le marché de l'occasion, en surfant sur le site Le Bon Coin. J'avais anticipé car déjà, au Mexique, j'avais envoyé des messages à des vendeurs qui n'avaient pas répondu. En résumé, comme certains marins ont des femmes dans chaque port, moi, je me préparais à avoir une monture dans chaque ville !

Donc de France, toujours sur le célèbre site, j'ai recherché un vélo bon marché, à Mons-en-Baroeul. Et là, plutôt que d'envoyer un e-mail, j'ai utilisé le numéro de téléphone mobile publié sur le Bon Coin. Après deux coups de fil, et une prise de RV, le vendeur est venu, jusqu'au domicile maternel, avec la fameuse petite reine : un VTT déjà âgé, mais en bon état, pour 40€, donc quatre fois moins cher que le bas de gamme de l'enseigne « aux dix disciplines sportives », moyen de locomotion plus bourrin que cheval de course, mais qu'importe, il fonctionne bien. Dès le lendemain matin, j'ai acheté, le moins cher possible, une indispensable burette d'huile, une pompe, des démonte-pneus, un petit antivol, etc...

L'artisan vélociste a même soldé pour moi une vilaine sacoche de guidon rose dont le prix était encore indiqué en francs (!), mais qui fait parfaitement l'affaire. Et me voilà prêt à partir après une demi-heure de mécanique. J'avais savouré aussi le contact avec les gens du coin, pas forcément du cru.

Ainsi une demi-heure avant de voir le vélociste, je m'étais intéressé aux sacs à dos d'une boutique proche consacrée à la randonnée et à la montagne. Mais tous les articles proposés, chaussures, sacs, vêtements, était du haut de gamme et même du high-tech. La patron qui m'accueillait était aussi de haut niveau, c'est un guide de haute montagne, connaissant les principaux sommets du monde, qui emmène ses clients dans des ascensions difficile et voyage beaucoup. Passionnant : il prône le contact avec les gens du pays, de Cuba à l'Iran, n'a pas peur des pays réputés dangereux, notant même qu'il a parfois davantage peur dans le coin de France du Nord où il vient de s'installer.

Chouette ! Alors vivons dangereusement. J'ai entrepris d'affronter avec mon nouveau vélo la jungle lilloise (rassurez-vous, je plaisante)

Ce fut d'abord le rendez-vous avec la nostalgie car j'ai sillonné les rues de notre ancien quartier de Pellevoisin, là où je roulais avec mon vélo jaune repeint en canari par mes soins il y a plus d'un demi-siècle. J'ai retrouvé la rue Laplace où nous habitions, au 3e étage au dessus de la voûte, puis la rue Fourmentel où demeurait mon copain et compagnon de route Marcel (souvenirs de ses parents qui m'invitaient le dimanche à voir la télé), l'église de Pellevoisin dont je séchais une partie de la messe, la rue du Ballon, en pente, où dans un nid de poule j'ai rompu mon guidon, d'où une sacrée bûche, le centre-ville de Lille dont j'ai vu se moderniser le quartier Saint-Sauveur, et s'embellir le centre historique, aux maisons superbes maintenant restaurées. Et enfin, j'ai retrouvé la Citadelle de Lille, due à Vauban, dans les bois de laquelle je pique-niquais avec mon frère Pascal. C'est un vrai milieu naturel où se croisent hérons, pies, canards, poules d'eau et bœufs highland.

Pour revoir tout cela, pour mesurer combien la ville a changé, rien de tel qu'un vélo, même modeste, d'autant plus qu'à Lille, les cyclistes roulent plutôt bien, et peuvent suivre un balisage et des pistes ad hoc qui leur sont destinées. Rien de parfait, mais c'est mieux qu'autrefois, bien que ce soit améliorable encore.

Beaucoup de plaisir donc pour cette première sortie, bien que le thermomètre ait refusé de dépasser les cinq degrés.

Dans la vilaine sacoche rose, manquait encore une clé de 15 pour démonter éventuellement les roues non dotées de blocages rapides en cas de crevaison. J'ai repris le vélo, et suis parti dans la direction inverse de Lille, vers les Hauts de Mons, puis vers Villeneuve-d'Ascq. Que les anciens paysages campagnard ont changé !Tout ce secteur proche de Lille s'est urbanisé de façon moderne, mais en conservant beaucoup de verdure et maintes pistes cyclables, heureusement ! Il y existe d'immenses centres commerciaux où j'ai pu trouver, dans une enseigne d'accessoires pour automobiles, l'outil nécessaire pour quelques euros. Et j'ai pu remarquer qu'on vendait là, à l'intention des automobilistes, de remarquables vélos pliants, un peu chers, et qui n'offrent pas les performances d'un vieux VTT !

Conclusion de la journée j'ai pu m'équiper sans me ruiner, retrouver avec nostalgie mes vieux itinéraires. Demain où après demain, j'irai sans doute un peu plus loin !

Dans notre ancien quartier

Dans notre ancien quartier

Aménagements cyclistes à Lille

Aménagements cyclistes à Lille

Un héron peu farouche près de la Citadelle

Un héron peu farouche près de la Citadelle

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