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Quand tuer les blattes me donne le cafard !

Vous avez dit "remords" ?

Sinistre craquement d'une carapace de chitine, et voilà que, soudain pris de remord, nous commençons à cogiter. N'avons-nous pas eu tort de faire passer de vie à trépas un visiteur inoffensif ?

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De ce geste instinctif, tout le monde ne fait pas un cas de conscience. Mais quand on respecte la vie, quand on souhaite la préservation de la biodiversité, ne se trouve-t-on pas en contradiction avec son éthique quand, allant faire pipi au cœur de la nuit, et croisant en chemin un gros cafard appelé ici cucaracha, « La cucaracha, la cucaracha, Ya no puede caminar » dit la chanson, on tente de l'exterminer armé d'une pantoufle assassine ?

Cette fois-là j'ai manqué la fâcheuse blatte. Mais après avoir philosophé nuitamment, aurais-je le cœur, demain, de l'aplatir avant qu'elle ne se glisse sous la plinthe ? Épargnerai-je le diptère dont le bourdonnement gâte mon sommeil, et qui risque de m'inoculer quelque microbe tropical ? Laisserai-je la vie à la petite araignée susceptible de grossir et peut-être de me piquer dans mon lit alors que les mygales ne manquent pas au Mexique ? Permettrai-je au scorpion de poursuivre sa chasse nocturne dans le salon, en espérant, au passage, qu'il dévore quelque rôdeur à six pattes ? Et enfin remettrai-je dehors, en son milieu naturel, le vinaigrier, inoffensif cousin du scorpion et de l'araignée, ainsi nommé car il peut projeter quelques gouttes d'acide sur son agresseur ?

Pourtant, magnanime, je ne tue jamais, me contentant de les remettre dans le jardin, le criquet perdu mais consommé ici sous le nom de chapulin, le bourdon vrombissant, la mouche à miel déjà trop exterminée par les pesticides, la sauterelle musicienne, le papillon léger comme une fleur volante, autant de visiteurs qui s'invitent souvent a la casa...

Serai-je donc devenu un raciste condamnant les arthropodes sur le seul délit de sale gueule ?

Installé devant mon ordinateur pour saisir ces lignes, je ressentis soudain la petite douleur caractéristique qui fit que j'écrasai d'une claque, sur mon bras, un moustique (anophèle?) gorgé de mon sang. Une belle femelle qui n'ira plus pondre dans quelque flaque stagnante, souvenir des déluges de l'été.

Décidément, les beaux principes dont je commençais à me gargariser ont été bien rapidement balayés... peut-être par l'appréhension de la malaria et de la dengue.

PS : à l'intention des âmes sensibles je précise que la mygale de la photo, prise du côté de Valle de Bravo, a été épargnée.

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