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A chaque région mexicaine sa façon de célébrer la Fête des Morts, lors de laquelle apparaissent bien des spécialités traditionnelles (omniprésentes sur les marchés) comme les crânes en sucre décoré, le pain des morts, brioche sucrée très prisée, les drolatiques poupées squelettiques qui participent au décor des autels fleuris embaumés par le copal. Cette sorte d'encens, brûlée sur de petits réchauds à charbon de bois, semble-t-il de fabrication locale, émet une fumée parfumée destinée à favoriser le retour des défunts parmi les vivants, croyance faisant de l'époque de la Toussaint une période particulièrement festive, voire joyeuse.
Le jour de la Toussaint, précédant celui dédié aux morts du 2 novembre, alors que les enfants déguisés célébrant Halloween ne cessent pas de chanter, dans les quartiers, jusqu'à la nuit tombée, dans l'espoir d'obtenir quelques piécettes, il y avait grande foule aux abords de l'un des principaux cimetières (Panteón) de Cuernavaca ; les trottoirs, sur plusieurs centaines de mètres, étaient envahis par les marchands de fleurs et notamment d’œillets d'Inde orangés, dont les têtes savamment disposées constituent des motifs décoratifs hauts en couleurs sur les tombes, dont les pétales sont destinés à être semés sur les sépultures.
Le jour de la Toussaint donc, les Mexicains convergent vers les cimetières pour nettoyer les tombes, pour biner les mauvaises herbes qui en envahissent les abords, pour frotter les maçonneries et enfin pour les décorer avant de rendre hommage, en famille, aux chers disparus.
Cette affluence favorise un petit commerce que nous n'avions pas encore rencontré, mais qui est très vivant : de nombreux jeunes industrieux, munis de seaux en plastique et de modestes instruments aratoires, viennent solliciter le passant, proposer leurs services aux visiteurs du Panteón qui les laisseront s'acquitter, moyennant j'imagine quelques piécettes, du pieux nettoyage traditionnel. Offre qui nous fut faite, et que nous avons déclinée...faute de tombe à entretenir.
Car au Mexique, tout est bon aujourd'hui pour gagner ne serait-ce que 5, 10 ou 20 pesos. Ayant garé la voiture à quelques centaines de mètres du cimetière, j'ai du la déplacer à la demande d'un jeune homme me proposant un meilleur emplacement et espérant bien un petit pourboire, ce qu'il a obtenu, bien sûr.
Par ailleurs, quand je fais mes emplettes au supermarché, il se trouve toujours un homme vêtu d'une veste réfléchissante qui se propose pour pousser mon chariot, ranger mes achats dans le coffre et guider ma marche arrière, services inutiles mais si aimables que je ne puis refuser de me défausser de quelques pesos.
Sollicitations permanentes qui s'expliquent par les difficultés pécuniaires que connaît une bonne partie de la population, mais qui n'apparaissent pas pesantes dans la mesure où tout se fait avec sourire et bonne humeur !
A l'image d'un Mexique travailleur qui vaut mieux que la réputation de forte criminalité qui entache la renommée du pays...
Dernière minute : Ce matin du jour des morts, j'ai pu observer combien les petits monuments commémoratifs d'accidents mortels, au bord de la route, sont des lieux toujours vénérés et entretenus par les familles, ils étaient ce matin magnifiquement ornés de fleurs fraîches.