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Lundi 28 octobre 2013
Rien depuis six mois n'avait changé sur la place centrale de Cuernavaca, Zócalo toujours vivant ombragé de ficus géants où pies bavardes et pigeons roucoulants rivalisent et dialoguent avec le jeune marchand d'appeaux, tentant le chaland parmi les cent métiers ambulants qui font le charme des cœurs des villes mexicaines...
Rien n'avait changé non plus à la terrasse du restaurant familier dont les tables rondes en mosaïque reçoivent des mets typiques dans une atmosphère quasiment campagnarde. Quelques musiciens proposant l'aubade sont accueillis en amis. Passant de table en table pour percevoir l'obole méritée, ils sont suivis par le cireur de chaussures astiquant les pompes d'un client qui continue, sans y prêter attention, la dégustation de sa bière, couleur locale bien sûr...
Rien n'avait changé depuis six mois, mais tout en savourant les mêmes menus plaisirs, nous avions le cœur lourd. Lourd d'une tristesse qui nous engourdissait après avoir allumé un cierge, dans une petite chapelle proche de la cathédrale de l'Assomption, en pensant très fort à notre frangin Stéphane dont la flamme vacille, lueur d'une chandelle proche de l'extinction et qui va, c'est je crois inéluctable, allumer prématurément une étoile de plus au firmament.
Ce blog naissant, destiné je pense à se substituer à ses prédécesseurs, ne recevra plus les commentaires, que je prisais beaucoup, de mon petit frère aimé, auquel je dédie, pendant qu'il est encore parmi nous, cette première page... Hasta luego, mon petit frère. Car c'est en langue mexicaine il y a quelques semaines, que tu nous adressas, en souriant, d'ultimes paroles.
