
Si, culturellement parlant, il convient d'être sélectif dans ses lectures, je ferai cependant une exception. Quand on se trouve à l'étranger, on peut tirer profit de toute lecture, panneaux, publicités, feuilles de choux, d'une part pour se perfectionner dans la langue courante, d'autre part pour approcher les mentalités et les mœurs.
C'est ainsi qu'un petit dépliant publicitaire mexicain comprenant la rubrique "De ce que tout le monde parle au café" a retenu mon attention.
D'abord pour constater que la possession d'une arme étant interdite, la majorité des gens pense qu'il est illogique de ne pas pouvoir se défendre dans un des pays les plus "violents et dangereux" du monde et où néanmoins l'on risque donc d'aller en prison pour avoir défendu sa famille...
Ensuite pour déplorer qu'il y ait des nombreux trous et nids de poule dans les chaussées, ce qui est un moindre mal en saison sèche, mais devient plus dangereux quand, au retour de la pluie, l'eau les remplissant les rend aussi moins visibles : Mais les autorités ne conduisent-elles pas de voitures ? A remarquer qu'en saison sèche, les trous peuvent être remplis par les fuites...
Je résume bien sûr cette chronique qui se poursuit par une information inquiétante : en ce début d'année, le record du nombre d'homicides a été battu et les chiffres sont bien supérieurs, avec le président actuel - de gauche -, qu'à l'époque de ses prédécesseurs, contrairement aux promesses... Alors ?
Enfin, j'y ai appris qu'à la pollution de l'air habituelle s'ajoute celle provoquée par les émissions de cendres du volcan Popocatepetl ce qui laisse bien sûr les autorités impuissantes, le phénomène naturel amenant à conseiller de porter un masque. Surtout si on est vulnérable du poumon.
Et aussi ce constat : alors qu'en Colombie on peut tuer les chiens errants qui déchirent les sacs-poubelles, alors qu'en Russie on peut faire valoir, auprès du propriétaire d'un chien aboyeur, son droit au repos et au sommeil, au Mexique, qui tue un chien est passible d'une amende et de 6 mois de prison. A noter que les chiens, errants ou non, mais en liberté, sont très nombreux dans les rues des villes et villages et peuvent devenir la hantise du cycliste. Heureusement que la grande majorité se montre placide. Mais quand les toutous montrent les dents, je grogne moi aussi...et plus fort qu'eux.
Autant de sujets qui alimentent les conversations, prouvant que, des deux côtés de l'Atlantique, le "Café du Commerce" est toujours bien vivant, ce dont, avouerai-je, je me réjouis car je m'en régale, le matin, en savourant mon petit noir, en terre bourguignonne comme en pays aztèque !
On me pardonnera l'approximation des traductions, mais j'espère n'avoir pas commis trop de contresens...
J'illustre avec un beau tableau naïf de Michel Delacroix, trouvé sur le net, il ne manque pas de charme n'est-ce-pas ?