
Imaginez-vous que l'article actuellement le plus lu de ce blog (créé en octobre 2013) a été mis en ligne il y a près de trois ans et qu'il traite de l'ascension mémorable du mont Ventoux. Voilà qui m'incite à parler de vélo d'une manière un peu rétrospective et à évoquer une passion qui dure, avec des hauts et des bas, depuis soixante ans.
Je crois que ma première expérience remonte environ à mes dix ans, lors d'un séjour chez mes grands-parents à Rennes, une grande fille du voisinage m'ayant gentiment initié (!) en tenant, tout en courant près de moi, l'arrière de la selle. Conquête de l'équilibre qui me fut profitable, quand à Lille, alors que j'avais quatorze ou quinze ans, ma mère m'offrit une bécane d'occasion que je m'empressais de repeindre en jaune. Quel merveilleux cadeau et pourtant l'engin ne disposait pas de dérailleur, mais de garde-boue, d'un porte-bagage, et même d'une dynamo, un équipement qui me ravit et me permit, adolescent, parfois en compagnie de mon copain Marcel et de mon cadet Pascal, de me balader dans les alentours de Lille, puis d'élargir mon champ d'action vers la Belgique, les forêts de plus en plus lointaines, le Pas-de-Calais et la Somme.

CHOC PETROLIER ET RETOUR AU VELO.- Le service militaire, puis la vie professionnelle, marquèrent un temps d'arrêt de cette pratique. C'est le premier « choc pétrolier » en 1973, j'avais 27 ans, qui m'incita, écologiquement, à acheter un nouveau vélo. Je n'y connaissais pas grand-chose et je choisis un demi-course bon marché et un peu trop petit pour mon mètre quatre-vingts deux…
Cette médiocrité du matériel (comme quoi le matos en fait pas tout) ne m'empêcha pas de faire des balades de plus en plus longues, de participer avec l'ami Jean-Claude à la création d'un club de "non licenciés", les Amis du Vélo Capellois (c'était près de Boulogne-sur-Mer) et aussi de me tester sur des brevets cyclotouristiques de plus en plus longs, notamment un Audax de 200 km (avec mon vélo trop lourd et trop petit) et le brevet de la Montagne de Reims à l'impressionnante dénivelée.
RANDONNEUR SOLITAIRE OU NON.- Cependant, restant un randonneur solitaire, j'entrepris surtout des voyages d'une semaine, vers les Ardennes ou la Normandie, l'acquisition en 1976 (l'année de la canicule) d'un vrai vélo de course équipé de boyaux m'ayant incité à rouler plus longtemps et à me rendre familières des distances supérieures à 200 km dans la journée, vers la Belgique ou la Picardie. En couple avec Brigitte fut égalemement mémorable ce joli tour des châteaux de la Loire, par étapes, avec plus de 500km dans une semaine. Un bien bon souvenir.

S'ensuivirent des périodes où je roulais plus ou moins, beaucoup moins pendant les douze ans où ma monture mécanique fut concurrencée et supplantée par un beau pur-sang que je montais tous les jours, mais d'une selle à l'autre il n'y avait qu'un pas, et je me rendais souvent à l'écurie à l'aide de ma petite reine.
Alors que je m'occupais de la rubrique touristique dans le journal qui m'employais, alors que je me voyais confier la rédaction de livres sur la France septentriolale, je choisis souvent comme moyen de déplacement le vélo qui n'a pas son pareil pour l'approche du patrimoine bâti ou naturel, objets essentiels de mes publications… C'est vrai aussi pour l'élaboration de ce blog.
Et puis, la retraite venue, et pas mal de bicyclettes, de route et tout terrain m'étant passées dans les mains, la passion s'est encore ranimée à un âge plus canonique.
PLAISIR DE GRIMPER.- Alors que plus jeune je roulais sur des itinéraires plus ou moins accidentés, j'ai commencer à m'intéresser, l'occasion faisant le larron, à des balades de plus en plus pentues, que ce soit au Mexique, dans le sud de la France où se dressent des géants comme le Ventoux ou l'Aigoual, ou dans le Morvan, en Bourgogne, dont les collines très vallonnées m'offrent un joli terrain de jeu. J'en ai même décrit les cols non répertoriés en 2016 sur ce site...sur ce petit journal...

Vous voyez, je ne rentre pas dans les détails mais je pense qu'il peut être intéressant, pour beaucoup, de savoir qu'à 70 ans, on peut encore se faire plaisir sur des distances dépassant les cents km dans la matinée et les mille mètres de dénivellée sans s'épuiser, et même en conservant la forme.
A condition d'être raisonnable quant aux performances, le vélo contribue à garder un coeur en bon état, et cet exercice est moins dur pour les articulations que la course à pied (que j'ai également pratiquée).

Mais surtout, c'est un merveilleux moyen de découverte d'une région ou d'un pays puisqu'à vélo, on a à la fois tout le temps de contempler l'environnemement et la possibilité de s'arrêter beaucoup plus facilement qu'en voiture.
Choisir un moyen d'avancer en privilégiant la facilité de la halte, je conclurai sur ce paradoxe, l'essentiel étant de ne pas raccrocher. Et maintenant, en selle !
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Un mot sur les objectifs : pour maintenir la forme rien de tel que d'avoir encore des objectifs et des projets
Ainsi je me donne l'objectif d'un minimum de km par mois d'été, par exemple 800, ce que je me plais à dépasser. Pour le Mexique, je vise de passer les 3000 mètres d'altitude à vélo, ce que j'ai presque réalisé en 2016...
LE VELO EN CHIFFRES
Il faut savoir que chaque année en France, se vendent plus de trois millions de bicyclette, et que un Français sur quatre utilise au moins une fois dans l'année un vélo, par contre qu'une minorité, 2% utilise un vélo pour aller travailler, ce qui est peu par rapport à d'autres pays.
Pour moi, même bas de gamme, à deux cents ou trois cents euros, un vélo remplit parfaitement son office de multiplier par trois ou quatre, sans moteur, les performances de la même personne à pied. Bien sûr un vélo de sport de bon niveau améliore encore la performance, mais finalement pas dans des proportions énormes.
Dans la famille des cycles, le vélo à assistance électrique prend des parts de marché considérable, c'est une bonne chose, mais j'espère bien ne pas avoir besoin de ce petit moteur silencieux avant longtemps....
