Vue à Autun, au coeur d'un été caniculaire, une exposition artistique parfaitement d'actualité puisque baptisée, c'est le juste mot, "Au Bord de l'eau, plaisirs des rives et des plages (1860-1930).
Fin 19e siècle, début du 20e, le naturalisme prolonge le réalisme alors que les bains de mer connaissent un grand développement préfigurant la société de loisirs que nous connaissons aujourd'hui, civilisation qui continue à être très très balnéaire (invasion des littoraux), grâce à des moyens de transports rapides et toujours plus populaires, grâce aussi aux congés payés, et à des niveaux de vie accrus.
L'expansion de ce type de tourisme continue encore. C'est pourquoi l'exposition proposée au Musée Rolin (où en passant j'ai admiré la jolie Eve de Gislebertus à la nudité 9 fois centenaire) est particulièrement opportune pour évoquer cette ruée des peintres vers les rivages de la mer, des lacs, des rivières, où l'art pictural, bien planté sur ses chevalets, va pouvoir s'exprimer de diverses manières.
Il va jouer dans différents styles, dans un foisonnement de couleurs vibrantes, montrant comment nous avons appris à nous habiller pour fréquenter l'eau, puis à nous déshabiller, partant des tenues de bains complexes si pudiques que les cabines étaient tirées jusqu'aux vagues par des chevaux. Exit les maillots six pièces, pour en arriver au bikini et au monokini avant de choisir de plus en plus la nudité intégrale à tel point qu'un magazine familial très grand public vient de titrer cette semaine sur le "boom" du naturisme, concluant "Nu, on est plus vivant".
L'exposition Au Bord de l'eau donne donc de larges aperçus de cette période artistique en déclinant tant les lieux fréquentés que le contexte social et aussi la progressive libération des corps. Corps nus dont l'aspect prend tant d'importance aujourd'hui que l'on peut (parfois) se demander si les humains ne s'imposent pas, en la matière, de nouvelles contraintes, attachant une importance toujours accrue aux apparences, aux cosmétiques, aux épilations, aux tatouages, etc. Bon, mais là je suis peut-être hors sujet, et j'en reviens au naturalisme pour vous y convier au musée d'Autun ! Cela vaut le déplacement et mes photos, prises de vue pas faciles sans flash, n'en donnent qu'un modeste reflet.
En tous cas une exposition qui offre tant à admirer qu'à réfléchir, et qui plaisamment nous rafraîchit le regard
Sur ce site vous trouverez la présentation de l'exposition et les renseignements pratiques utiles ; à noter qu'en pleine chaleur, climatisation et gobelet d'eau fraîche étaient inclus dans le prix du billet (7,5 €) jusqu'au 30 septembre sauf le mardi. Ne manquait au musée du chancelier Rolin qu'une piscine de bleu parée.
Légende de la dernière photo : beaux fruits n'est-ce pas ?
https://www.autun.com/sortir-a-autun/les-expositions/exposition-temporaire-au-musee-rolin