
Les Journées du Patrimoine sont l'occasion, non seulement de découvrir des sites et bâtiments d'exception rarement ouverts au public, mais aussi de faire la connaissance de propriétaires passionnés dont les travaux de restauration, toujours en cours, remplissent leur vie.
Ce fut le cas au Moulin de Montjeu à Autun, énorme bâtisse dont la visite était guidée par la maîtresse des lieux, Marie DUPASQUIER MARIN (lien en fin d'article), expliquant que son père l'avait acquise il y a 22 ans. En près d'un quart de siècle, beaucoup a été fait, et en 2017 beaucoup reste à faire !
Situé sur la hauteur d'Autun, quartier Saint-Blaise, le moulin de Montjeu raconte l'aventure des premières industries. L'histoire du moulin remonte à 1370 ; il était alimenté par un bief prenant son eau d'un canal le reliant aux étangs du grand château de Montjeu, sur la hauteur, dont il faisait partie du vaste domaine. A Autun, une trentaine de moulins appartenaient aux seigneurs ou au clergé et il en subsiste 19 dont 2 possèdent encore une roue, fut-il précisé.
TEL UNE ZONE INDUSTRIELLE
Notre guide, s'adressant à un bel auditoire a souligné que l'endroit constituait une véritable zone industrielle puisque s'y trouvaient en 1829 une huilerie, un moulin à farine et une scierie, l'énergie de l'eau ayant permis le développement économique progressif du pays.
On peut imaginer l'activité qui règnait là à l'époque où le moulin tournait sans cesse surveillé par le meunier qui dormait sur place.
En observant les bâtiments avec la propriétaire, on peut aussi prendre conscience de la conception originale, en forme de temple a-t-elle indiqué, de cet établissement profane. Selon la volonté du propriétaire, il ne devait pas ressembler à une usine, aspect du domaine non présentable à ses illustres visiteurs...
La roue géante, de 7 mètres de diamètre était enfermée dans une chambre, à l'intérieur du bâtiment, pour en protéger le mécanisme précieux, et aussi pour éviter que son bruit n'atteigne et ne trouble la belle demeure voisine.
Cette roue était capable d'entrainer 3 paires de meules de 1,5 tonne chacune, meules qui n'écrasaient pas le grain mais le déroulait pour obtenir une farine de qualité ; la farine remontait à l'étage à l'aide une chaîne à godets et si le moulin était si haut, « à l'américaine » c'est parce que la gravité était utilisée pour trier le grain d'un étage à l'autre.
Aujourd'hui le grand projet du Moulin de Montjeu consiste dans un premier temps à le remettre en eau en en remplissant le bief, ce qui induit la restauration, favorable à la biodiversité, du milieu naturel.
Mais ce n'est pas tout. Il s'agit dans un second temps de l'équiper à nouveau d'une roue, peut-être plus petite, non pas pour produire de la farine mais pour générer de l'électricité : une source d'énergie renouvelable, bonne pour la planète ! Ainsi peut-on associer le patrimoine et l'écologie.
En ces journées du patrimoine, le moulin retrouvait d'autant plus vie que s'y tenait une exposition sur les jouets et jeux anciens, lesquels ont beaucoup amusé les jeunes visiteurs, détrônant manifestement, une fois n'est pas coutume, leurs jeux électroniques et smartphones.
On notera que l'association des moulins de Saône et Loire tient sa présidence au moulin de Montjeu, voir ici : http://moulin71.fr/
Voir ici le propos de la présidente : http://moulin71.fr/accueil/le%20mot%20de%20la%20pr%C3%A9sidente.html