
Les insectes, araignées et autres arthropodes ne sont pas toujours les bienvenus quand ils pénètrent dans nos maisons et appartements. Ainsi je viens de mettre fin, au 3e étage pourtant, à une invasion de fourmis passant en colonne sous un revêtement de sol pour piller, semble-t-il les fibres d'un tapis.
Cependant quand s'égarent, à l'intérieur, un papillon, un criquet, une libellule, il faut y voir un signe de biodiversité persistant, s'en réjouir, et remettre l'intrus dehors, en bonne santé, sans avoir à craindre qu'il ne colonise les lieux.
Et maintenant je vais vous parler lithobie dont le nom masculin vient du grec, la première partie du mot évoquant la pierre et la seconde la vie : lithos et bios d'après Larousse. Car il se cache sous les cailloux. C'est une bestiole que je connais bien depuis longtemps, de la famille des myriapodes (mille-pattes) bien qu'il n'en possède qu'une trentaine et je l'ai surpris baladant ses trois centimètres de longueur dans la cuisine. Je lui ai dit "bouge pas !" et le temps d'attraper mon appareil photo, il commençait à redémarrer après s'être figé. Après la prise de vues, pour éviter de le blesser je l'ai fait grimper sur un bout de papier pour le remettre dehors. Et hop !
Il faut savoir que le lithobie à pinces est cousin des scolopendres, plus ou moins venimeux selon leur taille, des iules cylindriques et détritivores, inoffensives, et aussi des scutigères. qui se montrent très véloces ! Sous les tropiques les scolopendres peuvent atteindre 50 cm et là... il faut s'en méfier.
Le lithobie est un carnassier chasseur de petites proies et dans le jardin, il se montre plutôt utile, toute espèce ayant son rôle à jouer dans la nature ; mais hélas pour ce joli mille-pattes, il souffre souvent de l'emploi des pesticides qui déciment toute la vie secrète de la Terre sans distinction.
On n'imagine pas la richesse biologique d'un tas de feuilles humides en train de se composter avec l'aide des vers et des cloportes ! Et ce compostage est indispensable au grand cycle de la nature.
Alors si vous croisez un mille-pattes, laissez-le vivre, mais n'y touchez pas si vous ne voulez pas être mordu par ses forcipules venimeuses, mais non dangereuses, forcipules qui sont des genres de crochets issus de la transformation de la première paire de pattes. Pour plus d'infos, vous irez visiter le site
qui m'a l'air bien documenté.
Précision technique : les photos ont été prises avec mon compact en position macro, tout simplement.
Je colle aussi un petit document sur la reproduction du Lithobius forficatus : paradoxalement le mille-pattes ne prend pas vraiment son pied !