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Aller à Jiutepec signifie pour moi une balade à vélo de plus de trente kilomètres, par une route pittoresque, traversant des pépinières et exploitations horticoles, mais souvent trop encombrée de voitures. J'aime beaucoup le centre-ville, à l'ambiance villageoise, de cette commune importante de l'agglomération de Cuernavaca et je retrouve toujours avec plaisir son zocalo (grand-place) toujours animé autour de son kiosque, de son horloge, de la statue de son chinelo (personnage de carnaval) et de son monument aux pierres précieuses, dont l'extraction fut l'activité à l'origine de la ville.
Mais surtout j'aime beaucoup l'atmosphère de son ex-couvent franciscain dédié à Santiago Apóstol, un de plus vieux du pays, dont la construction eut lieu entre 1525 et 1529, qui comprend un beau cloître et un très remarquable décor intérieur dont un fameux retable baroque. Voici ce qu'en dit notamment l'encyclopédie Wikipédia :
Exconvento franciscano del siglo XVI, al que también se le conoce como parroquia de Santiago Apóstol, edificación iniciada entre los años de 1525 y 1529, muestra una portada sencilla y de colores vivos. Al interior de este templo se encuentra una gran riqueza artística destacando un retablo barroco (siglo XVIII) y cinco neoclásicos. Fue restaurado en el año de 1998.
Lors de ma dernière visite, samedi dernier, à Jiutepec, j'ai eu le chagrin de constater que l'église et l'ex-couvent ont terriblement souffert du tremblement de terre du 19 septembre. Je le craignais, je l'avais entrevu dans la presse, mais c'est pire que je pouvais l'imaginer, pire il me semble que Tonatico ou que la cathédrale de Cuernavaca déjà évoqués!
Un large périmètre de sécurité a été mis en place dans le vaste atrium ombragé d'arbres séculaires, et si j'ai pu mesurer l'étendue des dégâts au clocher effondré et aux tonnes de gravats que des ouvriers sont en train de déblayer, j'ai bien l'impression qu'il y a bien d'autres dommages pas très visibles à distance, mais qui empêchent l'exploitation des bâtiments pour le culte et la vie paroissiale.
Cependant, en ce samedi, la foi continuait à s'exprimer, le clergé ayant fait édifier dans l'atrium un sanctuaire provisoire où le public peut donc participer à la messe.
Curieuse ambiance que créaient ces cantiques chantés avec ferveur à cinquante mètres de l'édifice ruiné. En espérant que ce sanctuaire de grande valeur historique et artistique pourra être totalement restauré. Le problème, c'est que le Mexique doit faire face, actuellement, à des dommages concernant bien plus d'une centaine d'édifices religieux, dont les maçonneries séculaires résistent moins bien aux tremblements de terre que les murs en béton armé. Et à bien des désastres concernant habitations et bâtiments laïcs.
Selon le Diario de Morelos ce couvent est l'immeuble qui a souffert des plus grands dommages dans la municipalité de Jiutepec :
Este ex convento fue el inmueble que sufrió los mayores daños en el municipio
BALADE VERS LES VILLAGES de TLATEMPA ET BUENAVISTA DEL MONTE
Poursuivant ce tour d'horizon, je suis allé, le lendemain de la balade à Jiutepec, toujours à vélo, jusqu'à deux petits villages que j'aime beaucoup, dans la montagne proche de Cuernavaca, par la route de Chalma. Il s'agit de Tlatempa et de Buenavista del Monte, qui comme beaucoup de communes de Morelos et de l’État de Mexico (nous sommes à la frontière des deux états) ont été fort affectés par le séisme. Courageusement, les habitants travaillent à restaurer leurs maisons et selon l'un d'eux, qui a perdu son logement le 19 septembre, le gouvernement vient en aide, en mettant à disposition des matériaux, dont on voit parfois le stockage au bord de la route. On aperçoit aussi les chantiers en cours.
Les églises, dans ces villages, représentant les bâtiments les plus importants, les dégats y sont donc plus spectaculaires. La belle église de Buenavista del Monte est encore debout, mais elle a été ébranlée et son entrée est donc interdite par mesure de sécurité. Juste à côté avait lieu, dimanche, la messe en plein air sous un préau, dans une ferveur manifeste.
Il semble qu'à Tlatempa, à la petite église de cette localité de l’État de Mexico, les dommages soient bien plus importants, mais comme nous disait une habitante, grâce à Dieu, il n'y a pas eu de victime.
Deux mois après, la vie a bien repris, le petit commerce dans les rues est très actif, les habitants ont le sourire, mais ils ont vécu une bien terrible épreuve.
A noter que j'ai observé des affiches gouvernementales, récemment posées, qui résument les bonnes règles de la construction pour que les bâtiments puissent résister aux tremblements de terre. Espérons que ces règles seront suivies et aussi que la population n'aura plus à subir de pareilles moments, dans cet environnement idyllique de hautes montagnes à l'abri desquelles poussent, à deux mille mètres d'altitude, le maïs, la tomate et l'avocat. Vous imaginez ?
