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C'est volontairement, avec ce titre, que je tombe dans le travers que je voudrais fustiger. N'avez-vous pas remarqué, sur les sites d'information notamment, une certaine inflation de points d'interrogation dans les titres ?
Parmi les exemples (que j'ai résumés) on trouve :
Réforme des retraites, quelles sont les autres pistes ?
Où Carlos Ghosn pourrait-il être jugé ?
Et si Meghan et Harry abandonnaient tout ?
La pluie a-t-elle fait son retour en Australie ?
La déclaration d'Anne Hidalgo est-elle authentique ?
A quoi sert le Maire ?
Rachida Dati, sauveuse ou fossoyeuse ?
La fille de B. Macron est-elle vraiment l'avocate de la CFDT ?
Avec les sous-entendus que ça suppose...
En dehors de la règle, sensée bien connue des journalistes, que normalement on ne met pas de ponctuation finale à un titre, sauf exception, je vois dans cette mode une facilité rédactionnelle quand l'inspiration fait défaut ; je pense que le point d'interrogation traduit dans le titre une incertitude quant au contenu qui devrait toujours, dans l'idéal, être solidement étayé.
J'y vois aussi un côté racoleur peu reluisant.
Ce n'est pas pour rien que Françoise Giroud, fondatrice de l'Express, recommandait : Jamais de point d'interrogation dans un titre, cette vilaine manie de la presse française...
En effet un journal doit répondre aux questions et non en poser !
Tant qu'il ne s'agit, pour le journaliste peu inspiré, que de céder à une facilité d'écriture, ce n'est pas bien grave.
Mais il est des cas où le point d'interrogation voudrait voiler la possible diffamation en en disculpant l'auteur, en lui permettant une insinuation sans risques, une sorte de conditionnel donc, et là, cela devient plus répréhensible, n'est-ce-pas ?
Autre abus, qui porte moins à conséquence, celui du point d'exclamation, mais c'est un autre sujet. Cependant j'en collerais bien quelques-uns à ceux qui abusent de la ponctuation !!!
D.A.