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Au Puits de Moïse : le prophète sous les traits du duc de Bourgogne ?
Dijon recèle donc bien des merveilles. Pour preuve le chef-d'oeuvre sculptural qui se trouve au cœur de son centre hospitalier spécialisé (psychiatrique) et à l'origine dans le cloître de la chartreuse de Champmol dont on peut voir aussi la chapelle dont la restauration s'achève.
Ce chef d'oeuvre, c'est le Puits de Moïse, reste d'un calvaire, base de la grand croix, se présentant, baignant dans un profond bassin alimenté par la nappe phréatique, comme une pile hexagonale de 7 mètres portant les statues (photos) de six prophètes de l'Ancien Testament dont Moïse, surmontés d'anges montrant par leurs gestes et expressions la douleur de la Passion.
Datant de la fin du 14e, du début du 15e siècle ces sculptures polychromes sont parmi les plus impressionnantes de la fin du Moyen-Age et il est à noter que la perspective a été savamment forcée pour compenser le point de vue par en dessous.
On a cru reconnaître, dans le visage de Jérémie, les traits du duc Philippe le Hardi, lequel fit construire la chartreuse de Champmol pour abriter son tombeau, en faire la nécropole des riches ducs de Bourgogne, où les moines viendraient prier pour le salut de son âme !
L'ensemble est l'oeuvre du sculpteur hollandais Claus Sluter aidé de son neveu Claus de Werve ; il établit le lien entre Ancien et Nouveau Testaments, entre la Passion de Jésus et les prophéties qui l'annonçaient
Note : le bâtiment qui protège le Puits date du 17e siècle et fut restauré au 19e, nous y avons pénétré en visitant ce site en compagnie des amis Yveline et Sylvain.
