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Incomparable...
« Macron : un « je veux » pour Notre-Dame mais un vœu pieux pour les sans-abri. Si la cathédrale est depuis des siècles un trésor et une fierté, les plus de 3600 sans abris dénombrés dans la Capitale sont une honte qui ne date pas d'hier... »
Ce titre, lu dans Libération deux jours après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a eu le don de me faire réagir. Il reflète un certain esprit bien français et déjà entendu de critiquer ce qui est bien en voulant comparer ce qui est incomparable.
On donne pour Notre-Dame alors qu'il y a trop de sans-abri, on participe à une collecte de la Société protectrice des animaux alors que des enfants meurent de faim, on subventionne les petits Africains alors que des petits Français vivent sous le seuil de pauvreté, on accueille des migrants alors que bien des Français sont au chômage, etc. etc. Que cela est réducteur et mesquin !
Eh bien, dans cette chronique, je dis non aux détracteurs de tout poil et aux messages haineux parfois trop souvent diffusés sur internet, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour moi on peut avoir de la compassion pour les SDF et s'intéresser quand même au patrimoine, on peut penser aux pays sous-développés tout en aidant en France les restaurants du cœur et on peut offrir une obole aux défenseurs de l'environnement et des animaux sans oublier pour autant les plus démunis d'entre les humains.
Alors assez de critiques, assez de polémiques (qui enflent) assez de prises de position non constructives voire démobilisatrices, à chacun de faire selon sa conscience et selon sa sensibilité, à chacun d'avoir un coup de cœur pour une grande cause sans établir d'inutiles hiérarchies !
Sinon, nul ne ferait plus rien, et les plus critiques ne sont pas forcément les plus généreux donateurs...
J'ajouterai pour la réflexion un chiffre qui mérite attention : les aides sociales, selon un article du Figaro, toutes confondues, coûtent en France chaque année plus de 700 milliards d'euros, soit un tiers du PIB, pourcentage qui représente un record mondial et une fraction importante de cette somme va bien aux plus démunis d'entre nous, ce dont bien sûr je ne conteste évidemment pas le bien-fondé.
Quant au patrimoine, il va "bénéficier" d'une enveloppe annuelle, selon Challenges, de 326 millions, oui millions, pas milliards, en hausse de 4% sur un an pour financer les opérations d'entretien et de restauration des monuments chargés d'art et d'histoire. Pas de quoi pavoiser, c'est un parent pauvre... Au point qu'on imagine des jeux pour subventionner...
Incomparable n'est-ce pas ?
Par ailleurs la polémique se développe et je vois sur France Infos que l'on parle de l’indécence des milliardaires et du faible pourcentage de leur fortune qu'ils offrent ; mais s'ils n'avaient rien donné, on (ce fameux "on" anonyme et souvent stupide) "on" leur aurait reproché leur indifférence ! Faudrait savoir ! On ferait mieux de remercier ces grands donateurs.
Un journal national a même osé écrire à propos d'une prétendue surenchère : "Dans ce qui n’est pas loin de ressembler à un combat de coqs..."
Faudrait quant même pas pousser indécemment ... mais plutôt chanter cocorico quand la France est généreuse.
J'illustre cet article avec des photo réalisées par mon ami mexicain Victor qui est tout juste de retour de Paris et a eu le bonheur d'admirer Notre-Dame avant l'incendie ravageur du 15 avril (j'ai juste un peu recadré)
