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Temps gris, menace de pluie, je me suis dit que c'était peut-être le moment d'aller faire quelques photos de la gare SNCF d'Autun, histoire d'évoquer le “Quai des Brumes”. Et de l'archiver pour les générations à venir. L'atmosphère était garantie, et en face, pour éclairer l'ambiance, il y a toujours des hôtels-restaurants comme devant toute station de chemins de fer qui se respecte. Des établissements qui donnent de la vie.
Mon reportage photographique tombait bien car au dépôt de presse voisin, le Journal de la Saône-et-Loire titrait sur la suppression prévue du guichet de la proche gare d'Etang-sur-Arroux, à moins de vingt kilomètres. Avec un point d'interrogation lourd de menaces. La sous-préfecture d'Autun connaîtra-t-elle un triste jour le même sort de perdre les transports sur rails? Toujours est-il que je ne parierais pas très lourd sur sa pérennité alors que déjà, les heures d'ouverture du guichet unique sont limitées, bien qu'il y ait encore un peu de trafic, notamment sur la ligne Dijon-Autun-Nevers, et puis des autocars qui prennent, sur le parvis, des passagers pour le TGV du Creusot-Montceau ou pour Chalon-sur-Saône. Ou ailleurs...
Autre activité, la plateforme de chargement de bois d'Autun, à la lisière du massif forestier du Morvan, mais ça n'en fait pas pour autant un lieu aussi animé que la gare de Lyon !
Ma voisine et amie a donc raison de prendre ses billets au guichet* plutôt que sur l'Internet, afin de justifier la prolongation de l'ouverture du bureau. Une démarche citoyenne...
Il y eut pourtant une belle ligne au départ d'Autun, celle de l'express régional, ouverte en 1882, fermée le 10 décembre 2011 au grand dam de ses habitués, TER conduisant d'Autun à Saulieu et Avallon, donc reliant le nord au sud du massif du Morvan.
Parlons du bâtiment qui date, je pense, de la fin du 19e siècle et ne manque pas d'élégance, ni de ce joli “style” qui caractérise les bâtiments des chemins de fer de France. Il est précédé de beaux arbres et même d'un point de recharge écologique des voitures électriques. On n'arrête pas le progrès.
Toujours est-il que j'ai trouvé une carte postale, sur le net, qui date d'environ 1906 et dont l'image ne diffère pas trop de mes photos d'aujourd'hui, hormis de petits détails. Je vous laisse les comparer, mais je crois qu'à la comparaison d'une époque à l'autre, la nôtre serait bien souvent perdante.
*En effet les usagers se plaignent de la disparition des services de proximité mais ils y contribuent en utilisant les automates et en dématérialisant. Ainsi il m'arrive de passer à la caisse automatique du supermarché, pour gagner du temps, ou encore de prendre sur le net un e-billet ce qui m'évite d'aller à la gare...
Par Dominique Arnaud
