Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

*******

Une interruption dans les balades mexicaines pour parler aussi et ici

de choses plus préoccupantes.

**********

De ce qui est important et de ce qui l'est moins…

La grève à la SNCF, par une « minorité de blocage »

 

Si une grève n'est pas forcément quelque chose d'alarmant, par contre la succession de mouvements sociaux conduisant à la chienlit, répétition qui caractérise la SNCF, l'est bien davantage quand elle aboutit à la pagaille générale ; c'est le cas actuellement,  à cause de la paralysie du pays faute de trains, quelque dizaines de milliers de mécontents suffisant à pourrir la vie de plusieurs millions d'usagers qui subissent et qui attendent quand même autre chose, une autre sécurité, de l'indispensable organisation des transports quotidiens.

En dehors de la gêne occasionnée, l'interruption quasi totale des moyens ferroviaires coûte fort cher à la collectivité, provoque une pollution routière accrue et par voie de conséquence risque de se montrer accidentogène. Alors non, je ne suis pas solidaire des actuels grévistes de la SNCF même si je respecte fondamentalement le droit de débrayer quand c'est indispensable. Je n'en suis pas solidaire et je vais vous en dire simplement les raisons.

D'abord il s'agit d'un mouvement orchestré par des minoritaires s'arrangeant pour perturber le service public au maximum en perdant le moins possible de leur salaire, donc en créant le plus de gêne possible, sans que ça coûte trop cher à leur port-monnaie ; ils utilisent l'artifice d'arrêts de travail alternant avec des reprises forcément plus ou moins incertaines. C'est ce que dit en substance le Figaro: les grévistes sont à la recherche de la meilleure tactique qui gène le plus l'employeur et pèse le moins sur leurs propres deniers.

Très astucieux mais peu honnête dans une entreprise gravement déficitaire qui va encore ce printemps accroître ses pertes déjà abyssales à cause d'une partie du personnel (dont l'emploi est garanti à vie) qui oublie que les salariés, s'ils peuvent à juste titre réclamer une part des bénéfices, quand ils existent, devraient s'abstenir de revendiquer des privilèges quand ils contribuent forcément à l'accroissement de la dette de leur société.

Dans d'autres domaines économiques, ce serait, brutalement,  la clef sous la porte. 

Il faut savoir que (selon le Figaro) les grèves représentent 2,4 millions de journées de travail perdues en 10 ans (nombre de jours non travaillés par les agents) et que depuis 1980 le chiffre monte à 8,3 millions de journées perdues. Les grèves dans cette entreprise représentent donc une maladie chronique. 

Si la SNCF a accumulé des milliards de dettes au fil des années, ses salariés devraient s'en sentir plus ou moins solidaires, car la succession des arrêts de travail y a sûrement été pour une part. Chaque grève coûte cher en argent et particulièrement en perte d'image…

En argent il a été évalué qu'une journée de grève coûte 20 millions d'euros à la SNCF alors que son endettement est de l'ordre de 50 milliards. Mais on continue à descendre dans le gouffre : La grève de ce printemps est susceptible de coûter plus de 700 millions d'euros. Sans garantie que ça en recommence pas dans quelques mois.

De surcroît, les touristes étrangers vont forcément, soit se détourner de la France, soit utiliser d'autres moyens de transports, la SNCF ne leur paraissant plus sûre...

Énorme déficit moral !

C'est un coup d'arrêt orchestré de l'actuelle embellie économique du pays !

Ensuite il nous faut convenir que nous assistons-là à des méthodes d'un autre âge rappelant les monopoles syndicaux de certaines catégories de travailleurs, notamment dockers et ouvriers du livre, qui s'accrochaient aux avantages acquis, considérables, en s'appuyant sur une idéologie politique totalement obsolète et n'ayant d'ailleurs pas fait ses preuves....

« C’est le commencement d’un bras de fer social comme le pays en a peu connu » selon Jean-Luc Mélenchon lequel n'aime pas la presse libre et indépendante,  critique le travail des journalistes n'abondant pas dans son sens mais donnant la parole aux usagers autant qu'aux grévistes ; Mélenchon qui perpétue ces faux idéaux du passé.

Par parenthèse, je dis oui à une gauche généreuse et progressiste dont je ne reconnais pas grand-chose dans le courant de l'insoumission (dont je craindrais le pire s'il arrivait au pouvoir).

Tout cela devrait alimenter la réflexion des cheminots prenant en otage, comme on dit, une grande partie de la population laborieuse qui - elle - n'a pas les moyens de ne pas aller pointer tous les jours, comme ce soit être le cas des grévistes (!) et qui doit se décarcasser pour trouver un moyen de transport : aggravation des conditions de travail de millions de personnes pour qu'on ne touche pas à celles, même pas vraiment menacées, de quelques dizaines de milliers d'agents, conducteurs et contrôleurs, accrochés à leur statut, qui représentent 30 % des effectifs (ou un peu plus selon les syndicats). Il semble déjà, d'ailleurs, que cette grève à prolongements n'est pas populaire et que la grogne des usagers ne fera qu'empirer. (On pourrait dire la même chose de certaines grèves aériennes...)

Alors Messieurs les Cheminots qui avez déjà bien du mal à faire marcher les trains en temps normal, ne tardez pas à entrer dans la voie (même ferrée) du dialogue et à nous préparer un nouveau service public en ne vous arque-boutant pas davantage si un débat constructif vous est proposé !

Il appartient bien sûr au Gouvernement de démontrer sa faculté à ouvrir la négociation …

Un mot encore : la grève perlée devrait cesser fin juin : les grévistes auraient-ils encore des sous, après ces perturbations, pour se payer des vacances au bord de la mer ? Et pensent-ils y aller en TGV  avec les tarifs préférentiels de leur entreprise ?

Tag(s) : #Politique, #Social, #SNCF, #Grève, #Vie quotidienne, #Environnement
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :