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Pas d'un seul coup, mais progressivement, toujours aller un peu plus loin.
Ce pourrait être une devise pour moi, et j'ai tendance à l'appliquer à mes balades et découvertes souvent solitaires : pas à pas, un quartier, un coin de forêt, un bout de sentier, une pente de montagne, en allant un peu plus avant, un peu plus haut, à chaque reprise, dans la zone inconnue.
C'est ce que j'ai tenté l'autre matin à partir du « col de Tlatempa » dont je connais bien les 2300 mètres d'altitude gravis en pleine forêt sur les hauteurs de Cuernavaca. La route macadamisée y traverse un beau sentier caillouteux, fort raide, que j'avais déjà emprunté sur la droite, dans le sens de la montée, à VTT, sur une courte distance.
Je me suis donc lancé à nouveau pour en découvrir un tronçon encore inconnu de moi, appréciant la beauté d'autres montagnes boisées s'élevant à l'horizon. Le lieu est particulièrement silencieux et paisible, il y fait frais, mais pas encore froid en cette saison. Les arbres y sont essentiellement des feuillus dont je voudrais bien connaître les essences, parmi lesquels on distingue de très beaux pins aux longues aiguilles. Ici, bien au-delà de 3000 mètres d'altitude, la montagne reste vouée au domaine forestier.
Je me suis donc attaché à rester sur le sentier principal, qui avait tendance à beaucoup tourner, et à croiser des sentes secondaires.
La croisée des chemins
Et soudain, je suis arrivée à la croisée des chemins. A gauche, un sentier montant, à droite un chemin descendant nettement. Mais surtout, fixées aux arbres, plusieurs croix fleuries en souvenir des pèlerins qui se rendant de Cuernavaca à Chalma, second lieu de pèlerinage du Mexique (chercher Chalma dans mon moteur de recherche) évitent la route revêtue pour emprunter des raccourcis en pleine nature. Ce carrefour se trouvant au sommet de la côte, à près de 2400 mètres d'altitude, doit être l'occasion d'une halte ainsi signalée, peut-être d'un bivouac. Je me suis pas allé plus loin, préférant y revenir plus tard avec mon compagnon cycliste mexicain Victor qui par e-mail m'a déjà fourni quelques renseignements. De ce croisement on peut soit revenir à Cuernavaca par la colonia del Bosque,une résidence de bon standing, soit grimper jusqu'à la Torre del Vigia (Tour du Guet)je ne sais trop où dans la montagne immense qui s'étend bien au-delà du massif de Zempoala, jusqu'à un véritable parc de volcans, et jusqu'aux cimes de l'Ajusco, volcan dominant Mexico de ses 3900 mètres. Tout un programme, non ?
Vous avouerez que de tels paysages,
on ne les imagine pas toujours situés en terra aztèque...
Etonnants ces souvenirs de pèlerinage en pleine montagne