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Ça bougerait à Rome ? Une timide avancée de François vers l'ordination des femmes
Ce coup du père François (que sa Sainteté argentine me pardonne l'expression) qui, selon le journal Le Monde d'hier, entrouvre la porte de l’Église aux dames, a failli me faire croire qu'à l'instar des pasteures protestantes, on verrait bientôt des membres du beau sexe dire la messe et consacrer des hosties.
Mais non ! Le pape s'est contenté devant un parterre de moniales en chef d'accepter l'idée d'étudier – en créant une commission ce qui représente un timide pas en avant - l'ordination de diacres au féminin, le diaconat étant le premier échelon du sacrement de l'ordre réservé absolument aux hommes.
Si les diacres et peut-être bientôt diaconesses* accomplissent quelques unes des missions des prêtres qu'ils assistent, ils ne peuvent ni célébrer l'eucharistie ni confesser et donner l'absolution.
Du reste, précédemment, le pape avait indiqué sa fermeté quant au sacerdoce qui doit rester l'apanage des seules personnes les ayant « bene pendentes » selon l'expression légendaire ; dans le même esprit que celui exprimé auparavant par Jean-Paul II. Ce n'est donc pas sous l'égide de l'actuel locataire du Vatican qu'on pourra féminiser le mot curé.
Cette inégalité remonte au choix d'apôtres seulement masculins par Jésus mais doit-on en faire un dogme quand les temps ont bien changé et que les femmes d'aujourd'hui accèdent aux plus hautes fonctions de la vie publique ?
Force est de constater que les femmes ne sont toujours pas reconnues, par l'église catholique, comme elles le sont à part entière par la société civile, par les armées dont elles atteignent les sommets de la hiérarchie ou par les églises protestantes.
Une position rétrograde de Rome d'autant plus qu'on pourrait établir un parallèle – je l'ose même - entre les attitudes, vis à vis des femmes, de l'église romaine et de l'islam.
Ne nous voilons pas la face quand des foulards couvrent encore les cheveux des adeptes féminines des deux religions (voile des religieuses, foulard islamique) dont l'égalité avec les membres virils d'icelles n'est donc toujours pas entièrement reconnue, ce dernier mot ayant tout de l'euphémisme...
* A ne pas confondre avec Les Diaconesses de Strasbourg qui sont une communauté religieuse protestante toujours active à Strasbourg, issue des « Servantes des Pauvres » et fondée en 1842.
