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Chez le barbier, à la peluqueria

Pour prendre la mesure d'un pays, quel qu'il soit, il faut aller chez le coiffeur, et même au coiffeur, formulation incorrecte mais indiquant qu'on ne recherche pas seulement une nouvelle coupe, mais aussi un contact humain ! On ne pourra donc pas prétendre connaître une contrée si au moins une fois, chez le figaro local, on ne s'est pas fait rectifier le poil crânien, voire celui du menton.

Cela fait des années, maintenant, que je connais les coiffeurs mexicains. J'en ai rencontré des luxueux, des affables, des populaires et même une professionnelle au physique de cinéma mais qui me ratait à tous les coups malgré son enseigne à la consonance égyptienne.

Aller chez le coiffeur représente non seulement un plaisir, une nécessité, mais aussi l'occasion de bavarder en idiome mexicain, et j'ai pu constater, à maintes reprises, que je comprends mieux le discours des coiffeurs que celui des représentants des autres professions. Je ne sais pourquoi. Ainsi m'échappe le sens des palabres du propriétaire de la maison que nous louons et du chef de l'entreprise qui en entretient la petite piscine, alors qu'avec ma dernière coiffeuse, subida a Chalma, j'ai pu papoter politique et diverses façons de parler selon les origines ethniques locales, les langues indiennes étant souvent métissées d'espagnol...

Salon où l'on cause

Mais le contact que je vais évoquer présentement est encore différent. Comme je recherchais un salon accessible d'assez bonne heure, je suis allé me balader du côté de l'avenue San Diego, quartier résidentiel de standing, où j'avais cru voir sur Internet un salon ouvrant 24 h sur 24, un salon d'estética que finalement je n'ai pas pu localiser, alors qu'une peluqueria, nuance subtile, venait de lever son rideau. Contrairement à celui des estéticas (qui accueillent les deux sexes), le personnel était masculin, et je fus vite installé, avec le sourire, face à un miroir sur un fauteuil tournant à l'ancienne. Avec le garçon coiffeur, fort aimable, ce fut à bâtons rompus, sur des thèmes aussi récurrents que la météo en France et au Mexique, et aussi la pratique comparée de la petite reine dans les deux pays, car j'étais venu jusque là bien sûr à vélo. Occasion de constater, une fois encore, la renommée mondiale de notre Tour de France dont les Mexicains apprécient les belles images télévisées.

Moment amusant, quand j'ai demandé, entre deux coups de ciseaux, si le salon recevait aussi les dames. Que non ! Me fut-il répondu en substance. Dieu nous en garde ! Les femmes sont trop compliquées, elles font bien trop de chichis. Avec les hommes, ce n'est pas pareil, ils demandent qu'on leur coupe les cheveux, point !

Prévenance

Cela dit, le travail fut accompli avec un professionnalisme que j'aimerais trouver pour ce prix là en France (100 pesos soit environ 6 euros). Outre la qualité de la coupe, le fignolage fut parfait, sans nul oubli des poils des oreilles, des narines, et ceux susceptibles de hérisser les sourcils. Et aussi la crème dans le cou pour éviter le feu du rasoir.

Au moment de passer à la barbe, j'ai apprécié la prévenance du coiffeur. C'est la première fois que je voyais un figaro interposer sa main lors de la taille des poils les plus durs, ceux du collier et de la moustache, pour éviter qu'ils ne sautent jusqu'à mes yeux, ce qui est particulièrement désagréable, voire préjudiciable. Je l'en remerciai. D'où, par le coiffeur, un petit exposé des méfaits de cette pilosité particulière qui coupée en quatre, en huit ou en seize pourrait non seulement meurtrir la cornée mais aussi percer la peau ou s'insérer sous les ongles !

Je crois que je reviendrai dans cette peluqueria, ne serait-ce que pour parfaire, car il y a toujours beaucoup à découvrir, mon apprentissage de la terre aztèque.

Pour mémoire je reproduis c-après la narration, publiée il y a un an d'une expérience semblable chez un figaro féminin :

PASSER LE TEMPS CHEZ LA COIFFEUSE

C'était en attendant que la voiture, confiée au garage voisin, soit enfin prête.

Tiens ! Si j'allais me faire couper les cheveux ? Je connais en effet une charmante coiffeuse, à deux pas de là. Son salon n'est pas luxueux, juste une sorte d'auvent ouvert sur la rue, avec quelques fauteuils et miroirs mais je ne suis pas snob. Et puis la coiffeuse est d'une expertise extrême dans le maniement des ciseaux. La tondeuse ne sert qu'à fignoler les poils du cou. Pas à élaguer le cuir chevelu. Ici, dans ce salon d'esthétique, on peut aussi se faire embellir les ongles des doigts et orteils. Mais je m'arrête au système pileux. Le petit bonheur chez cette coiffeuse, c'est qu'on cause de tout. Je lui fais remarquer qu'il est étonnant que je comprenne si bien son espagnol alors que le propos d'autres Mexicains (par exemple les garagistes, mais je reste discret) me restent inintelligibles. La coiffeuse se lance alors dans de claires explications sur l'usage par une partie des habitants des différents idiomes et dialectes pré-hispaniques dans les états proches de Mexico. Par exemple, le seul nahuatl n'est pas parlé de la même manière dans l'état de Guerrero et dans celui de Puebla, et les gens associent souvent cet idiome avec un espagnol évoluant lui aussi avec le temps, ce qui donne un étrange sabir où l'étranger ne se retrouve pas. Ensuite nous évoquons les proches pyramides de la région, comparant les difficultés des chemins montagneux qui y mènent, généralement sous le cagnard, au dessus de Malinalco et de Tepoztlan.

Sur la vitrine sont représentées les fameuses enseignes, dites aussi poteaux de barbier, qui sont mondialement connues.  Comme les barbiers, dans l'ancien temps, pratiquaient des saignées ou arrachaient les dents, l'enseigne représentait le bâton que le patient serrait pour faire saillir ses veines, d'après Wikipédia dont la lecture universelle... ne me rase jamais ! Il pouvait aussi s'agir de l'éclisse utilisée par les barbiers chirurgiens.

Sur la vitrine sont représentées les fameuses enseignes, dites aussi poteaux de barbier, qui sont mondialement connues. Comme les barbiers, dans l'ancien temps, pratiquaient des saignées ou arrachaient les dents, l'enseigne représentait le bâton que le patient serrait pour faire saillir ses veines, d'après Wikipédia dont la lecture universelle... ne me rase jamais ! Il pouvait aussi s'agir de l'éclisse utilisée par les barbiers chirurgiens.

Outre les luxueux salons situés au centre des villes, on trouve aussi de nombreux et sympathiques salons de quartier, où l'on coiffe les dames, où l'on accepte aussi les messieurs, et où l'on peut également demander pédicure et manucure.

Outre les luxueux salons situés au centre des villes, on trouve aussi de nombreux et sympathiques salons de quartier, où l'on coiffe les dames, où l'on accepte aussi les messieurs, et où l'on peut également demander pédicure et manucure.

Tag(s) : #Vie quotidienne
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