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Les côtes ? Vous savez ces rampes d'un macadam plus ou moins régulier qu'on grimpe avec efforts ou qu'on descend crispé sur les freins... Eh bien ! Elles sont maintenant totalement d'actualité pour moi puisque dans ce coin de Mexique, il me faut, dès le départ de la maison, renoncer à toute jouissive flânerie sur du plat. Au contraire, je dois me taper à chaque fois, quelque soit la direction choisie, sur mon brave VTT de quatorze kg, de deux cents à cinq cents mètres de dénivelée (voire davantage).

Comme il m'arrive aussi de prendre du repos, agréablement vautré sur un canapé, je viens de relire d'une traite l'excellent petit livre que Michel Volkovitch, un pur amateur, a consacré à sa pratique de la course à pied sous le titre « Cours toujours ». Ce livre ne parle pas de champions célèbres, mais de modestes exploits au quotidien. Il évoque, entre autres, ce courageux marathonien qui rêve de passer sous les trois heures, qui frôlera l'exploit, mais qui n'y parviendra jamais.

Si aujourd'hui j'évoque Michel Volkovitch avec lequel j'ai eu un amical échange d'e-mails il y a un an, c'est tout simplement parce que j'ai eu envie de citer une de ses plus belles pages, consacrée aux côtes d'actualité évoquées dans mon préambule. J'estime qu'en quelques lignes Michel a tout résumé, et même si son propos concerne plus particulièrement la course à pied, il s'adapte parfaitement bien à la pratique de la petite reine.

Voici ce texte :

 MA RUBRIQUE DU VELO : DES COTES ET PAS DES MOINDRES, COMME DES PERSONNES VIVANTES ...

Les descentes ? Pas mon truc. Aucun effort à faire, un bien-être primaire, facile, gâché par l'impression qu'on triche, qu'en perdant de la hauteur on déchoit, que le sol en se dérobant me retire quelque chose de précieux. J'attends la prochaine côte. Enfin la voici. Ralentir n'est pas gênant , au contraire.On se concentre, on se recueille. Une côte est un moment de vérité. Un délicat problème à résoudre où tout se joue avant même qu'on commence. Une belle ascension exige qu'on ne faiblisse pas, et pour ce faire il faut trouver d'entrée le bon tempo, celui qu'on pourra tenir tout du long. On accorde son allure à la pente, comme un musicien tend sa corde. On se penche vers la route pour mieux l'écouter, et la route, en même temps, se redresse. On reprend le contact. On travaille ensemble. Prudent, patient, appliqué comme un écolier, peu à peu le coureur s'élève, c'est dur mais pas trop, c'est presque bon, c'est bon, allez petit ! Dans les côtes on n'est jamais seul. Une côte c'est une personne vivante, dotée d'un nom, d'un caractère, solide, fidèle, toujours présente ; une maîtresse d'école exigeante, bienveillante - juste un peu plus sévère certains jours - , qui ne me quitte pas des yeux, m'encourage du regard, me fait voir là-haut la récompense : le sommet, une portion de plat, courte récré avant la prochaine leçon.

Voilà ! Pour moi ce texte se passe de commentaires. Bien des coureurs et des cyclistes s'y reconnaîtront, surtout ceux qui dans l'ascension, sont solitaires et trouvent dans la côte elle-même une compagnie.

J'ai ressenti cela, au Mexique l'an passé, en grimpant de Cuernavaca jusqu'au village de Tres Marias à plus de 2800 mètres d'altitude, soit plus de 1200 mètres dénivelée ascendante en zone périurbaine puis en forêt. C'est la côte elle-même qui m'a tenu compagnie et à l'arrivée, si j'ai joui de la platitude sommitale, je n'ai pas eu envie de tout redescendre à vélo, et j'ai emprunté un taxi. Une côte, ce n'est donc pas un obstacle, c'est... un objectif !

Que cet article, de surcroît, incite à découvrir l'aimable auteur sportif qu'est Michel Volkovitch. Ses foulées, il les a mises en mots. Je fais de même pour les coups de pédales.

 MA RUBRIQUE DU VELO : DES COTES ET PAS DES MOINDRES, COMME DES PERSONNES VIVANTES ...
Tag(s) : #MA RUBRIQUE DU VELO, #Sport, #Randonnée
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