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Lu hier matin, dans le Journal de Saône-et-Loire, un article fort intéressant évoquant les difficultés des diffuseurs de presse indispensables pourtant à tous les titres qu'il s'agisse des périodiques ou des quotidiens. L'article évoque tant la disparition de nombreux points de vente que la régression des chiffres d'affaires, mais cependant, souligne le Journal, « le réseau garde foi en l'avenir de la presse écrite », malgré la concurrence de l'Internet qui véhicule de plus en plus d'informations, capte de plus en plus de lecteurs et aussi de plus en plus d'annonceurs.
Si l'on se réfère à l'OJD*, on constate que tous les titres régionaux perdent toujours beaucoup de lecteurs. Ainsi, depuis un an, plus de 3% ont renoncé au JSL papier.
Les chiffres sont pires pour la presse nationale : -12% pour l'Equipe, -8% pour Aujourd'hui en France alors que le Parisien frise les -8%. Une érosion du lectorat qui est fort alarmante, d'autant plus qu'elle n'est pas nouvelle. La Voix du Nord, où j'ai travaillé, est tombée à 235 000 lecteurs quotidiens alors que je l'ai connue à plus de 400 000...
LES SITES D'INFORMATION EN PROGRESSION
Pendant ce temps là le site Internet du Monde affiche plus de 65 millions de visiteurs par mois, la Voix du Nord plus de 9 millions et Paris-Normandie 1,2 millions, médias dont les pages virtuelles attirent aussi de la publicité et génèrent donc des ressources. De surcroît, les hausses du nombre de visiteurs sont considérables et les abonnés au numérique toujours plus nombreux !
Beau sujet de réflexion que ce déplacement du lectorat vers l'information sur écrans, à l'heure où une bonne moitié de la population ne quitte plus des yeux son smartphone ou sa tablette.
Mais il est un point sur lequel je voudrais insister pour conclure. Ces journaux en papier ou ces sites d'information contiennent des données qu'il faut bien collecter et vérifier alors que l'information n'est plus seulement l’apanage des professionnels. A l'heure où tout le monde peut poster une vidéo, écrire sur un blog ou sur les réseaux sociaux, force est de constater que les rumeurs se multiplient ainsi que le plagiat et les compilations. Tout le monde reprend l'info de tout le monde. On alimente le buzz, on pratique à tours de bras le copier-coller. Sur le Web, il est donc nécessaire de disposer encore de valeurs sûres.
L'ATOUT DES RESEAUX JOURNALISTIQUES
Et justement il est une valeur qui subsiste et dont on peut se réjouir : Ces journaux de la presse écrite qui alimentent le Web, bien qu'imparfaits, sont rédigés par de vraies équipes de journalistes, des plumes donc, dont l'éthique est de vérifier l'information et de respecter une certaine objectivité.
Ceux de la presse régionale, et c'est vrai tant pour la Voix du Nord que pour le Journal de Saône-et-Loire et pour bien d'autres, disposent sur le terrain d'effectifs nombreux de journalistes professionnels et de correspondants permanents attachés à de petits secteurs géographiques et constituant un réseau que nul autre média ne peut se vanter de posséder, pas même les puissantes chaînes de télévision. Ce réseau bien implanté dans les villes et villages constitue, à notre époque de grandes mutations un atout absolument essentiel, un atout dont il faudra savoir faire un bon usage pour que l'Information, avec un grand I, continue à être un des piliers de la démocratie.
On n'oubliera donc pas ceux qui sur le terrain collectent et mettent en forme l'information, car quel que soit le moyen de diffusion, leur mission reste capitale et s'écrit en... majuscules.
En sachant que si nous désirons, dans dix ans, continuer à boire notre café en lisant un vrai journal imprimé, c'est aujourd'hui qu'il faut continuer à l'acheter !
Le site du JSL
Quelques chiffres publiés par l'OJD
Le site du Monde en progrès