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Une messe si vivante au Mexique     Dédiée à Stéphane

Même non pratiquant, on ne peut qu'être sensible à la ferveur, au sens du partage, qui émanent d'une messe célébrée au Mexique !

C'était, ce 17 novembre, un beau dimanche d'automne, chaud, ensoleillé, que nous avions choisi pour demander une célébration dédiée à notre frère, beau-frère et oncle Stéphane dont les cendres viennent d'être dispersées, au jardin du souvenir du cimetière de l'Est de Lille.

Nous avions souhaité évoquer sa pieuse mémoire dans une église de notre quartier de Cuernavaca, une petite église fort jolie dans sa nouvelle parure de peinture orangée, une petite église aux statues très réalistes, à la mode mexicaine, une petite église où une prière calligraphiée prône la non-violence, souhaitant toucher le cœur de ceux qui provoquent souffrance et mort. Une paroisse à laquelle nous avions confié son prénom et son nom, le temps d'un recueillement collectif.

Le sanctuaire s'avérant trop petit pour accueillir tous les fidèles, des bancs étaient, à l'extérieur, protégé des rayons de Phébus par ample vélum et les retardataires s'y entassaient.

Avant le début de la cérémonie, une dame de la paroisse lança un long appel au micro : à l'approche de la kermesse paroissiale, on recherchait activement des cuisinières pour préparer « tacos », « salsa verde » ou « rojo », et autres gourmandises pimentées. Il fallait préparer tout cela, et enregistrer les bénévoles participants qui levaient la main.

PROCESSION ET BATTEMENTS DES MAINS

Puis au son d'un cantique accompagné de battements de mains, le prêtre, en procession, avec ses enfants de cœur, a gravi la nef vers le chœur, chaleureusement accueilli par le public qui semblait l'applaudir. Les ornements liturgiques étaient verts, couleur de l'espérance, couleur d'avant le temps de l'Avent. L'étole était richement brodée, au point de croix, sans doute par quelque habile paroissienne.

Lors de ses paroles d'accueil, le prêtre s'est adressé à chacun, nommant les regrettés disparus pour lesquels l'eucharistie allait être célébrée, et aussi les quelques personnes qui avaient signalé des anniversaire notables : « Feliz cumpleanos a todos »! La mort et la vie rassemblés !

La célébration de la messe, selon un rituel qui nous est coutumier, nous sembla cependant remarquable et dépaysante par la vie qui s'y exprimait, par la communion et le partage à chaque instant.

Après qu'un homme âgé ait porté respectueusement l’Évangile, dans sa belle reliure ouvragée, du fond de l'église jusqu'à l'officiant, ce dernier a lu une page des Écritures.

SOUS LES DEUX ESPECES

L'offrande s'est également faite en procession, les uns portant le pain, dont une hostie géante, le vin et l'eau, les autres des nourritures plus terrestres qui furent déposées au pied de l'autel. Grande ferveur aussi au moment de la communion où les convives à la Sainte Table recevaient dans la main un morceau de pain azyme. Avant de le consommer, ils le plongeaient dans le calice de « vino » consacré, communion sous les deux espèces donc, ce qui est peu fréquent pour les fidèles dans le rite catholique.

A chaque étape de la célébration, de nombreux paroissiens assistaient le prêtre, et parmi eux, les femmes, actives paroissiennes, étaient largement représentées, notamment au micro. A la tribune, chanteurs et musiciens donnaient le meilleur de leur talent.

CHALEUREUX ABRAZOS

Le temps d'échanges entre les fidèles qui s'embrassent ou se serrent la main fut complété par un très beau geste, celui du prêtre invitant tous les enfants à monter à l'autel jusqu'à lui, à l'image du Christ qui avait laissé venir à lui les petits enfants. Bises et accolades (abrazos ici) furent particulièrement chaleureux entre le prêtre, les acolytes et les jeunes paroissiens.

La messe s'est terminée par un au revoir bien sympathique, et aussi par l'invitation à acheter le calendrier, richement illustré, des Apôtres de la Parole...("misioneros Apostoles de la Palabra")

Pendant tous ces moments exprimant une foi joyeuse et spontanée, la pensée de notre Stéphane ne nous avait pas quittée, et nous étions heureux que son nom ait été prononcé, à plusieurs reprises, dans cette atmosphère d'intense chaleur humaine et d'espérance, en un pays où le rapport à la mort, où la proximité des défunts et des vivants, diffèrent beaucoup de ce que nous connaissons en Europe.

Une messe si vivante au Mexique     Dédiée à Stéphane
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